29 juin 2007

"Les portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle" Mt 16, 18

La fête des deux "apôtres" fondateurs, Pierre et Paul, aujourd'hui, donne à méditer sur la question de l'apostolat et de la naissance de l'Eglise. Un sujet qui m'est cher et que j'aime à reprendre et à contempler.


La liturgie, qui rappelle la mémoire de deux "martyrs" exécutés dans des circonstances atroces, rappelle combien le mystère de l'Eglise s'enracine dans la Croix du Fils de l'Homme et dans le sang versé, à la suite du côté transpercé du Christ, par les témoins qui ont donné leur vie pour la foi. Pourquoi n'insiste-t-on pas plus sur le lien organique qui unit, dans le processus de déploiement du mystère de l'Eglise, l'agonie et la mort sur le Croix aux apparitions du Christ ressuscité? Au rouge de l'étole devrait s'ajouter le blanc de la résurrection, qui vient toucher intimement les hommes qui ont rencontré le Vivant...
Car la vocation de Paul comme celle de Pierre s'enracine profondément dans la rencontre avec Jésus ressuscité.
Dans le cas de Paul, il ne peut en être qu'ainsi puisque cet "apôtre" indigne du nom n'a pas cotoyé le Christ au cours de son existence terrestre. Il ne peut donc s'agir que d'une rencontre surnaturelle. Ce n'est pas non plus la rencontre avec le martyr - le premier d'une longue série, Etienne, qui viendra susciter chez le jeune Saul la foi et le désir de Dieu (Cf. Actes 7, 54-60)... Pourtant la vision transfigurante du chemin de Damas introduira Saul dans une nouvelle dimension. Alors qu'Etienne contemple, en succombant sous les pierres de ses bourreaux, le Fils de l'Homme dans sa gloire, Saul est aveuglé par la même gloire qui le dépasse (Actes 9, 1-7). La grâce de la rencontre avec Jésus ressuscité est presque destructrice pour cet homme absolu, et Dieu se garde de le laisser replié sur sa vision et lui envoie rapidement le bienveillant Ananie qui vient le ramener à la vie (Actes 9, 10-18). Dans tous les cas ce "passage" par l'expérience physique de la résurrection (lumière foudroyante, présence de Jésus lui-même) transfigure l'être entier de Paul qui ne va plus cesser de prêcher la Croix, folie pour les hommes, et la Résurrection, sans laquelle notre foi est vide de sens...
Dans le cas de Pierre l'expérience est différente. J'ai déjà évoqué sur ce site la profonde rupture que représente pour les disciples la rencontre avec le Christ revenu du séjour de morts. Si Jésus avait annoncé à Pierre dès avant sa montée vers Jérusalem la mission qu'il se verrait confier (Cf. Mt 16, 13-20), il faudra pour celui-ci traverser le reniement pascal puis le conjurer en réaffirmant à Jésus son amour (Jn 21, 15-19), avant de pouvoir assumer la mission apostolique.


De Pierre à Paul, deux personnalités bien différentes, deux vocations complémentaires, une même rencontre décisive avec le ressuscité aux sources de l'apostolat. S'il est important de rappeller que le sang des martyrs imprègne l'Eglise pour ainsi dire, on ne peut ni se limiter ni se gargariser de la souffrance et de la mort. C'est la vie, une vie pleine de la gloire de Dieu et de la joie des âmes justes, qu'il faut prêcher!
En affirmant que l'Eglise se fonde sur la vocation apostolique de Pierre et de Paul, on peut dire qu'elle naît d'une prédication passionnée de la résurrection, issue de l''expérience intime et décisive de celle-ci. Si Jésus affirme dès avant sa passion que "les portes de l'Hadès ne tiendront pas" devant l'oeuvre confiée à Pierre, c'est bien parce que, au-delà de la source originelle de la Croix, c'est dans la vie du ressuscité que s'enracine l'Eglise, formidable vecteur de vie, véritable puissance de transfiguration à l'oeuvre dans le monde.
Ill: Ruines de l'église saint Lubin, Yèvre le Châtel, Loiret.

28 juin 2007

Les Arts Florissants interprètent Monteverdi

Une foule compacte se pressait vendredi dernier aux portes de l'abbatiale de Beaugency, où se produisait le célèbre ensemble vocal "les Arts Florissants", dirigé non par William Christie mais par Paul Agnew. Après quelques frayeurs dûes au sens personnel de l'organisation ulrichienne, toute la famille Pellerin a pu profiter d'un magique moment monteverdien. Dans la chaleureuse nef toute vibrante, la Messe In illo tempore à 6 voix s'incrivait pleinement, entrecoupée par des madrigaux des 4ème et 5ème livres.

Il n'y a pas grand commentaire à faire sur l'interprétation et les oeuvres... L'expérience de la voix nue qui s'élève au sein d'une église est toujours bêtement fascinante. Et les nombreux rappels illustraient parfaitement la qualité de la prestation du groupe de chanteurs normand.
Je suis restée éblouie par la synergie entre texte et musique. L'intensité mystique des textes sacrés est clairement signifiée et mise en forme par le chant, les modulations de la voix: expérience troublante pendant le Credo, véritable catéchèse esthétique. Le foisonnement joyeux des voix durant le récit de la création vient aboutir en une splendide harmonie qui évoque la personne du Christ...
Le choix de mêler à l'ordo de la Messe les textes poétiques des magrigaux portait l'âme vers une véritable méditation sur la liturgie eucharistique, nourrie par ces images intenses.

"Les âmes saintes brillent d'une lumière limpide dans la gloire pure:
A jamais, elles vivent libres de crainte et de douleur [...]"

21 juin 2007

Dona Francisquita à Toulouse!


Les petits chanceux qui peuvent se rendre à Toulouse pourront assister à la représentation au théatre du Capitole, jusqu'au 30 juin, de l'opérette zarzuela "Dona Francisquita" d'Amadeo Vives, une de mes oeuvres favorites!
A défaut vous pouvez l'écouter dans la belle version enregistrée par Maria Bayo chez Auvidis, et apprendre par coeur les airs les plus enthousiasmants si vous êtes un peu hispanisant.
Je vous raconterai un jour cette intrigue complètement truffe. Pour le moment, à défaut d'assister au spectacle (il faut garder des rêves à réaliser pour les 30 prochaines années...), je vais m'endormir en fredonnant
Siempre es el amor, siempre es el amor travieso
Que hace suspira, que hace suspirar por eso...

Fureur et mystère, Brahms à Orléans

Pour D. mieux vaut tard...


Le vendredi 8 juin, j'assistai avec Ulrich au grand concert quasi inaugural du Festival de Sully et du Loiret: Brahms par l'Orchestre Pasdeloup, soliste Sergueï Babayan. La direction était assurée par l'autrichien Wolfgang Doerner. Comme d'habitude dans ce genre de sauteries, les têtes blanches et les blazers à bouton dorés étaient de rigueur, et notre charmante et fraternelle délégation pellerinesque détonnait un peu dans le paysage. L'exaltation fut pourtant, imaginiez vous le contraire, au rendez-vous.
Dans une autre vie, si le Seigneur m'avait faite janséniste, ou tout simplement honnête et chaste fille, je me serais à la sortie de ce concert précipitée chez mon confesseur pour soigner les effets de tant de fureur passionnée. Le Concerto n°1 pour piano et orchestre (1859) est une des choses qui m'exaltent le plus sur terre. La force évocatrice de cette oeuvre est terrifiante, elle entraîne l'imagination dans des méandres d'images grandioses et torturées. N'étant pas janséniste, je préfère vous raconter mes émois que de m'en mortifier.


Mais ce qui est splendide, indépassable, c'est ce dialogue entre l'orchestre, grand corps passionément harmonieux, en mouvement perpétuel, et le piano, cristallisation de l'être romantique qui se cherche et se perd dans le feu des passions qui l'emportent. Dialogue qui voudrait se faire combat, et les sons du piano prennent une voix étrangement humaine qui fait tressaillir et arrache au coeur un sentiment terriblement aigu de la beauté. De la souffrance aussi, et dans le tragique de cette oeuvre en perpétuel basculement je retrouve la voix du Christ, priant et suppliant au jardin des oliviers, seul face à la fureur du monde qu'il affrontera ensuite et qu'il transcendera par la Croix.
Que dire de la troisième Symphonie? Tube, archi-tube par excellence. Elle m'évoque les plus belles pages, les plus rayonnantes d'espérance, des grands romans russes. La bataille de Stallingrad dans Vie et Destin. Ce sentiment d'un drame gonflé d'espérance et d'une inexorable pulsion de vie.

La direction enthousiaste de Wolfgang Doerner, mince et inépuisable commandant aux éléments mouvants de l'orchestre, nous a impressionés. Nous sommes restés cois devant cette silhouette suspendue au silence, lorsqu''il referma lentement les bras autour de son corps pour clore l'allegro final... comme pour embrasser le mystère qui habitait cette musique furieuse, pour manifester la présence substantielle du silence. Et dans un ample mouvement, les fit retomber avec noblesse. Fureur et mystère.


Ill: Le jardin des oliviers de Mantegna, que l'on peut voir au Musée des Beaux Arts de Tours


18 juin 2007

Cassius - Hi water


4 minutes 38 de bonheur aquatique...

15 juin 2007

A cœur ouvert


Fête du Sacré Coeur de Jésus
Une fête et une dévotion que je trouvais bien sulpicienne et qui ne laissait pas de me remplir de scepticisme.
Mais, l’Esprit Saint étant miséricordieux selon la mesure du Père et du Fils, Il m’a permis d’accéder par grâce à la profondeur et la richesse de cette idée.
« Sacré Cœur » : n’est-ce pas là un droit donné, dans le christianisme, à la corporéité la plus extrême, et même, aux entrailles ?
Cette fête est en grande partie fondée sur la tradition – l’écriture n’est pas, ne manqueront pas de nous faire remarquer les protestants, très prolixe sur le sujet, mais peu importe. Ce qui éclate dans le Sacré Cœur, c’est l’assomption, la transfiguration par Jésus de la corporéité humaine, qui est pour ainsi dire poussée à bout, donnée et offerte jusque dans ses tripes et ses organes.
Regarder, contempler le Sacré Cœur, c’est bien découvrir la vocation de notre corps biologique qui devient offrande pour l’autre, pour son salut. Seul le Christ a été capable de ce don parfait, entier, de l’unité de sa personne humaine, jusqu’au cœur, au cœur ouvert sur la Croix. C’est bien à cela que nous sommes appelés : à ce cœur ouvert. Nous: c'est-à-dire notre personne entière, corps, âme et esprit. Tout notre être est appellé à la communion d'amour avec Dieu et avec les autres hommes, dans le seul corps offert parfaitement, celui de Jésus.
L'Eglise n'est-elle pas précisément ce corps? A notre charge d'en être le coeur ouvert, miséricordieux et tendre, à l'instar de Celui qui nous créa à son image.

07 juin 2007

Un road movie à la française

Grand périple ce week-end: pour rendre honneur à M. Camille qui convolait en justes noces avec Madame Crooke, nous prîmes notre courage à deux mains, la Renault 21 paternelle, et quelques vêtements chics et décadents, attrapâmes au passage Funy Friend arrivant de Tours et Chloé débarquant de la capitale; tous les éléments d'un grand moment de jeunitude bien de notre âge.
Partant d'Orléans pour une destination improbable, à 40 km au sud de Grenoble, nous avions sagement opté pour une étape bourguignonne. Sagement et intelligemment, puisque le but inavoué, outre le juste milieu que représentait cette ville sur notre route, était d'aller visiter les fameux Hospices de Beaune. Ah, ces fameux hospices, immortalisés par l'escapade de Louis de Funès dans La Grande Vadrouille!




Mais le but encore moins avoué, mais secrètement poursuivi avec ardeur, c'est celui-ci:

Le retable du Jugement Dernier, pure merveille renaissante dont je rêvais de contempler l'original depuis qu'Emmanuel Falque m'avait aguichée avec le prologue de Métamorphose de la Finitude.
"Un retable aux Hospices de Beaune dit tout, ou presque, de la "germination des ressuscités". L'art en général, et le peintre Rogier Van der Weyden en particulier, faut voir dans cette oeuvre un mystère que la philosophie et la théologie ont peine à figurer: le "Jugement dernier entendu comme moment de la "Résurrection des corps". [...] la puissance de l'image défie ici toute tentative du concept. Plus que tout autre conjecture artistique ou littéraire, la spécificité de l'image tient davantage dans cette étrange, mais combien juste, métamorphose théologique de la structure philosophique du monde, quand naissent les ressuscités: craquèlement et ouverture de l'immanence et de la temporalité (croûte de notre finitude), indépassable pourtant au niveau de notre simple existence d'hommes (métamorphose). Ni autre monde ni évènement dans le monde, la Résurrection se montre ici sous son vrai jour - comme transformation du monde et de l'homme en lui: évènement ontologique, et non pas ontique"
Métamorphose de la finitude,
liminaire, p. 13-14, éd. du Cerf, Coll. La Nuit Surveillée, 2004.




Cette germination des ressuscités frappe par la violence de ses coloris, la finesse de ses détails. Par l'intensité spirituelle qu'elle exprime avec tant de force. On imagine l'effet hallucinatoire que devait produire le retable sur les malades couchés dans la "Salle des pôvres", qui pouvaient contempler ses ors les dimanches et les jours de fête!
Il vous faut absolument aller contempler ce chef d'oeuvre, mes photos étant bien pauvres, pour cause bien compréhensible d'interdit de flash et d'obscurité... Sinon, procurez vous le splendide ouvrage d'Eliane Gondinet-Wallstein, Un retable pour l'au-delà, Mame.

Rassasiés de cette splendeur, nous repartîmes, et vogue la galère jusqu'à Lyon, où nous dégustâmes quelques spécialités chez l'ami Mc Donald, pour continuer jusqu'à Grenoble où nous découvrons ravis l'entreprise du frère de Chloé, débarquer à l'hôtel et revêtir de splendides et princiers atours, tout ça pour arriver finalement un poil presque à l'heure à Cornillon en Trièves, charmant petit trou perdu peuplé d'autant d'habitants que de bovins, où la cérémonie républicaine se déroulait.
Suivit une soirée magnifiquement rustique où l'hospitalité de nos hôtes nous surprit autant qu'elle nous combla. Un repas pantagruélique, copieusement arrosé, quelques prises de bec politiques entre sarkozystes réalistes et ségolistes utopistes; et une bonne dizaine de macarons plus tard, nous sommes mûrs pour un repos bien mérité. Nous ne pouvions imaginer que le lendemain nous réserverait des émotions beaucoup moins exaltantes. Effectivement, je fus la victime innocente de l'hystérie galopante du couple de gérants de l'hôtel, qui se déchaîna contre moi pour de futiles raisons. Après avoir été menacée verbalement et poussée dans les escaliers (glissants) par la patronne et jetée dehors, moi, petite et faible créature! Que ne regrette-t-on pas d'être née femme de moins d'une mètre soixante quand se déclare contre vous la férocité aveugle de la bêtise. Quoiqu'il en soit, nous repartons atterrés et retrouvons un peu de joie de vivre à Grenoble.
Retour épique avec pause Messe de la Trinité pontifiante et lénifiante à Fourvière, après un circuit découverte lyonnais fort agréable et instructif pour les néophytes de la capitale des Gaulles, des tours et détours désespérants à la recherche de carburant, pause cafèt' à Beaune, et retour au bercail harassés mais heureux, bercés par cette grande traversée, ennivrés par le grisant sentiment de la jeunesse et de la liberté...
Très kerouacquien somme toute, le sexe et la drogue en moins...

Road movie - Suite et fin, en images

Les montagnes (nietzschéennes, évidemment), à Clelles Mens (Isère).

Fourvière, dans toute sa splendeur choucroutesque et sa mégalomanie d'époque! J'aime particulièrement la "French Touch", avec les mosaïques de Jeanne d'Arc et de Louis XIII à l'intérieur. Et le contratste entre blancheur immaculée à l'extérieur et frous frous dorés à l'intérieur, qui créé une étrange impression la première fois qu'on pénètre dans l'édifice!

Le centre de Lyon vu de Fourvière à la sortie de la messe: le grand dôme noir, c'est l'Opéra, rénové dans le style conceptuel qui sied, et l'on devine dans son alignement la place des Terreaux et l'hôtel de ville.

Les pentes de la Croix Rousse, le quartier des Canuts, vues depuis la colline de Fourvière: ou "La colline de ceux qui prient" vs "la colline de ceux qui travaillent"!
Je ne mets pas la cathédrale St Jean, elle est en rénovation et sa tour droite est recouverte d'une bâche verte pas très seyante...

D'une pose à l'autre

Demain soir, je vais écouter du Brahms à Orléans: le premier concerto pour piano et la troisième symphonie. J'en suis exaltée d'avance. Je vais mettre mes trois rangs de perles qui font dame et un peu de rouge à lèvre. Youpi! Et j'aurai toute la journée pour travailler une pause la plus romantique possible. Tout d'abord, ne pas dormir beaucoup cette nuit, vaquer vaguement avec un air hagard et existentiel, les traits tirés du genre tuberculeux. Dommage qu'avec ma tenue chic et pratique de jeune employée pleine d'avenir, ça ne soit pas très crédible. Tant pis, au moins la musique sera belle, et je vous raconterai, si exaltation il y a.
Dans quinze jours, ce sera tout le contraire: pose baroque pour aller entendre les Arts Florissants - sans William Christie - chanter une messe de Monteverdi. Toute la famille Pellerin sera de sortie pour fêter les mamans et les papas. Ca risque encore d'être chouette tout ça.
Que la vie est douce!

01 juin 2007

Just'un petit clin d'oeil !

"Nos doctrines surpassent toute doctrine humaine, parce que nous avons tout le Verbe dans le Christ qui a paru pour nous, corps, verbe et âme. En effet, tous les principes justes que les philosophes et les
législateurs ont découverts et exprimés, ils les doivent à ce qu'ils ont trouvé et contemplé partiellement du Verbe. C'est pour n'avoir pas connu tout le Verbe, qui est le Christ, qu'ils se sont souvent contredits eux-mêmes".
Seconde apologie, X, I
Aujourd'hui, premier juin j'exulte particulièrement: voici le jour de la fête de st Justin, philosophe (comme l'indique le nom en grec que vous pouvez lire sur cette icône : Justin, le philosophe), d'origine païenne, converti au christianisme dès le deuxième siècle de notre ère.
Un saint philosophe, un saint converti : au moins deux traits de sa personnalité qui me le rendent ô combien cher et proche.
Justin, l'un des premiers pères de l'Eglise philosophe, réfléchit dans un contexte particulièrement terrible de persécutions, auxquelles il ne coupera pas, et de dialogue, justification, différenciation d'avec la religion des païens. Il est l'exemple même de l'aboutissement et de l'épanouissement de l'acte de philosopher, issu d'une tradition païenne, dans la foi en Jésus Christ. Son Dialogue avec le juif Tryphon montre combien son initiation philosophique n'est pas niée par sa conversion: elle prend au contraire tout son sens dans le Verbe incarné. "Fides et Ratio" comme disait Jean-Paul II: ça n'est pas nouveau, et ça continue encore. L'intelligence est faite pour se tourner vers Celui qui l'a voulue capable de Le connaître. Ne boudons pas la Vérité !