26 juillet 2006

De saints époux

Au menu de la liturgie aujourd'hui, fête de Ste Anne ET de st Joachim, son époux, parents de la Vierge Marie.
Cette occasion se prête à quelques conjonctures sur la sainteté des époux. Singulière question à cette saison, qui voit se succéder dans les églises les mariages, plus ou moins spirituels et plus ou moins folkloriques... Pourquoi ne parle-t-on que très peu aux gens peu informés de notre foi, de la sainteté du mariage?


Et pour cause, ils ne sont pas légion, les couples portés aux nues de l'exemplarité par la sainte Mère Eglise! Et pourtant, notre monde ne verrait-il pas dans une telle mise en avant un signe de l'amour plus accessible au "profane" que les folies des mystiques et des apôtres, missionnaires et reclus, anachorètes et prophètes en tous genres dont le calendrier regorge?
Les problèmes et les joies du couple, voila pourtant un sujet qui concerne tout le monde, sans doute plus que l'évangélisation des terres lointaines, la rédaction de sommes théologiques, la prière quotidienne ou la réforme du Carmel... Alors, pourquoi ne pas toucher les gens à partir de ce qu'ils vivent? Notre cher Saint Père a su montrer, dans cette fameuse encyclique sur laquelle je ne peux m'empêcher de revenir, combien l'union sacramentelle des époux était icône de l'amour du Christ. Il reste peut-être à manifester aux yeux de nos contemporains, par la béatification et la canonisation de saints époux, que l'Eglise n'est pas une secte de frustrés composée principalement de vieilles filles, de célibataires endurcis ou d'homosexuels contrariés (je suis violente, mais ça peut s'entendre!).
Bonne nouvelle, Jean-Paul II a commencé le travail en béatifiant un couple italien (au moins un, à ma connaissance), je vous invite à prier pour le procès des parents de la petite Thérèse, et à demander l'intercession, au coeur de vos vies sentimentales, des saints époux qui ont déjà rejoint le Père. Qu'ils nous aident à comprendre le mystère eucharistique au coeur de la vocation du mariage, dans sa splendeur et ses croix quotidiennes!
Ill. Le baiser d'Anne et Joachim à la porte dorée, Giotto

25 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Cher Alex, tu me connais et tu connais mes positions sur le mariage et je ne résiste pas au fait de relever le défi et de défendre cette vénérable institution. Tout d'abord, pour recentrer le débat, je ne considèrerai le mariage religieux et j’exclue donc le mariage civil. En effet, même si le mariage civil est important, ce n’est rien d’autre qu’un bout de papier et un contrat moral avec obligation de secours et de fidélité. Pour ma part, le mariage chrétien où l’on vient recevoir la bénédiction de Dieu est une institution fondamentale. Cette image est exprimée dans la genèse (Gen 2 :24) de ne faire qu’une seule chair et cette constatation. Gen 2 :18 "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie." est la base du mariage chrétien. Quelqu'un a dit que Adam et Ève ont été les seuls à connaître le mariage parfait. Elle ne pouvait pas parler de l'homme qu'elle aurait pu épouser et lui ne pouvait pas se plaindre que sa mère était meilleure cuisinière ! Dans une bande dessinée des "Peanuts", Charlie Brown dit à son amie, "Mon grand-père et ma grand-mère sont mariés depuis cinquante ans." Son amie lui répondit, "Ils ont de la chance, n'est-ce pas ?" Charlie Brown lui dit, "Mon grand-père dit que ce n'est pas de la chance, c'est de la compétence !". La fidélité qui découle de cet engagement est aussi dans Ephésiens 5:28-29
“ C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Église“.Cette parole s'adresse au mari de façon précise: « Aimez chacun votre femme » Il n'est pas question ici d'aimer « des femmes », mais une femme particulière. La mienne, l'unique, celle qui vit avec moi, celle qui partage ma vie. Cet amour est unique, puisqu'il est comparé à l'amour de Christ pour l'Église. Il y a un seul Christ, une seule Église, donc un amour unique. Paul nous précise que cet amour est tellement unique qu'il nous pousse à nous livrer à l'autre. Il est dit aussi que l'homme doit la nourrir. Le mot « nourrir » vient du grec « ektrepho » qui signifie: nourrir jusqu'à maturité. L'homme doit être là pour subvenir aux besoins de sa compagne, permettre qu'elle ne manque de rien, tant sur le plan physique que spirituel. Dans ce sens, l'homme investit sur la vie de sa femme, il ne se décharge pas sur elle, ce n'est pas sa mère. Dans la société tel que tu le décris cette institution est mise à mal et donc le modèle familiale qui en découle aussi. Une petite question en forme de conclusion, Alex tu fais un petit peu l’apologie des familles recomposées ou monoparentales mais toi en tant qu’homme moderne aimerais tu promouvoir ce modèle auprès de tes « futurs enfants » ? Tolérance n’est pas acceptation pour moi au risque de passer pour un chrétien radical et obscur. Sur ce, je retourne au boulot.

Sémiramis a dit…

Je suis d'accord avec vous JS.
Quelques remarques qui, j'en suis sûre, ne tiennent qu'à nos divergences confessionnelles.
Le sacrement du mariage (et non l'institution, par pitié!) n'est pas "comparé" à l'union du Christ et de l'Eglise, il est véritablement l'acte qui permet à l'homme et à la femme de vivre dans leur personne cette union mystique, par la grâce de Dieu; tout comme les personnes consacrées ou ordonnées vivnet cette union sur un mode différent. Pour en revenir sur une obsession personnelle qu'Alexis commence à bien connaître, il y a une vocation eucharistique du mariage où, comme vous le soulignez fort justement et bellement, les époux se livrent l'un à l'autre, et pour aller plus loin dans l'analyse que vous donnez de l'idée du "nourrir", ils se nourrissent l'un l'autre, se nourrissent l'un de l'autre, et rejoignent le don du corps du Christ dans l'acte de l'union sexuelle qui engage l'unité et l'intégrité de leur personne, entièrement offerte à l'autre et à l'amour de Dieu qui y fait naître la vie. Comme le Christ nous dit par la bouche du prêtre "prends et mange, ceci est mon corps", les époux réalisent dans leur quotidien, leur vie écclésiale et leur vie biologique une forme de l'eucharistie, don de soi par amour de l'autre.
pour en revenir à du terre à terre je ne crois pas non plus que les familles recomposées constituent en quoi que ce soit un modèle, puisque, sur un plan strictement logique, on ne peut les penser que par rapport au modèle "classique" - en fait, le seul modèle qui soit.
Merci en tout cas pour cette intervention toujours aussi intéressante. Ca serait vraiment sympa de vous rencontrer prochainement. Bonne journée!

Anonyme a dit…

Chers amis,

Merci de nourrir ma reflexion sur le sacrement du mariage !
Je ne pourrai pas aller plus loin que les remarques qui ont déjà été faite. Aussi je me contenterai de gloser.

1) Tout d'abord un petit point "grec" pour jjmonde : si le verbe "ektrepho" a bien le sens que vous lui donner ce n'est que par la présence du préverbe "ek" qui fait donc de ce verbe un composé de "trepho" qui lui signifie "nourrir", "élever".

2) La remarque d'Alexis sur le statut des familles recomposées me semble intéressante et mériterait plus qu'une mise sur le banc de touche sous prétexte que ce schéma ne s'inscrit pas dans la stricte discipline de l'Eglise. Il faut, je crois, parfois aussi faire avec les réalités sociales....

Que l'Esprit Saint continue à NOURRIR nos vocations personnelles unis à Lui en tant qu'époux ou bien en tant que serviteur de son Eglise.

Pax et gaudium.
Thomas.

Sémiramis a dit…

au sujet des familles recomposées, je vous donne simplement ma position: dans la vie, on fait ce qu'on peut avec les moyens qu'on a, et c'est pas toujours ce qu'on aurait voulu. Ce n'est pas pour cela que Dieu est absent. Il ne faut pas botter en touche, certes, mais pas non plus faire une apologie...

Anonyme a dit…

Ma chère Agathe, je sais par notre ami Alex que vous fréquentez de temps en temps notre belle capitale. Ne manquer pas de me faire signe. Quand à votre remarque, elle est fort judicieuse et c'est exactement le sens que je voulais au mariage qui est un sacrement pour moi. Pour revenir à Alexis, j'ai retrouvé une citation que j'avais noté et qui est malheureusement en anglais du fameux atheiste Aldous Huxley :" “I had motives for not wanting the world to have a meaning; consequently I assumed that it had none and was able without any difficulty to find satisfying reasons for this assumption… For myself as, no doubt, for most of my contemporaries, the philosophy of meaninglessness was essentially an instrument of liberation… liberation from a certain system of morality. We objected to the morality because it interfered with our sexual freedom…There was one admirably simple method in our political and erotic revolt: We could deny that the world had any meaning whatsoever.”
Souvent les conséquences sexuelles et morales sont une bonne raison de ne pas croire en Dieu. Il n’est pas question de dire que les objections ethiques à devenir chrétiens ne sont pas sincères mais cela va au cœur du sens joie/plaisir. Pour reformuler la question, on pourrait dire : Si je deviens chrétien, est ce que je dois abandonner quelque chose qui me donne du plaisir ?. Jesus dans son sermon sur la montagne nous a promis bénédiction et joie pour ceux qui le suivent. Attention, je ne parle pas d’un Nouveau Testament de prospérité « Venons à Jesus et tout ce qu’il y a dans ma vie sera fantastique ». Je parle d’une réel et dynamique relation avec Dieu qui nous satisfait au plus profond de nous. Il n’enlève pas la souffrance et la difficulté mais nous donne la promesse de la proximité de Dieu et sa bénédiction même quand la vie est dure. Enfin l’obligation de fidélité renvoie à l’obligation de fidélité que l’on doit avoir à Dieu.

Anonyme a dit…

@ jjmonde :

"En effet, même si le mariage civil est important, ce n’est rien d’autre qu’un bout de papier et un contrat moral avec obligation de secours et de fidélité"

-> C'est déjà beaucoup non ? Cela dit je comprends ta position. La force, la puissance du mariage religieux est telle qu'elle met facilement sur le banc le mariage civil.

Cela dit en bon "non-croyant-en-dieu" (car après tout on croit toujours en quelque chose) je prendrais timidement la défense du mariage civil. Timidement pour deux raisons.
La première parce qu'effectivement le mariage civil n'est d'abord qu'un bout de papier. La seconde, plus personnelle, parce que je ne suis pas un fervent défenseur de la nation. Bref, la dimension "citoyenne" du mariage civil ne représente rien de vraiment important pour moi.

Mais je prendrais la défense du mariage tout de même. En effet le mariage dispose, de part son histoire, d'une certaine épaisseur. Épaisseur que ne possède pas le PACS par exemple. Le PACS, dans sa jeunesse, ne représente pour beaucoup rien d'autre qu'un bout de papier à valeur stratégique en milieu administratif.
Le mariage, lui, "représente", des choses différentes, parfois on ne sais pas trop quoi, mais il "représente". Que l'on soit croyant, athée, fervent nationaliste, et parfois même ancien anarcho-anarchiste-68tardisant (nan parce que les vieux anarchistes sont rares. Ils sont souvent très jeunes, et quand on est jeune on pense rarement au mariage).

Bon c'est un peu faible me direz-vous. C'est vrai.
Mais ce n'est pas fini.

jjmonde tu ajoutais cela au bout de papier : "un bout de papier et un contrat moral avec obligation de secours et de fidélité".

Un contrat moral ce n'est pas rien. Un contrat moral qui oblige à porter secours à son conjoint et à lui jurer fidélité ce n'est pas rien.
Certains peuvent penser cette assertion quelque peu désuette. Et cette position est compréhensible. Pour un "couple" "libertin" (je sépare et met entre guillemets les deux pour mettre en évidence l'incongruité du raprochement des deux termes (sous-entendu "libertin" au sens moderne : faire des parties de jambes en l'air avec pleins de monde et toutes ces joyeusetés). En effet le terme "couple libertin" peu être jugé ou 1) complètement farfelu : le couple c'est deux personnes fixes 2) comme étant l'accouplement moyennement heureux d'un terme passé dans le langage commun pour désigner deux personnes vivant souvent ensembles et d'un terme désignant une pratique pas tellement moderne mais se croyant l'être 3) Une forme de couple valable à étudier offrant une perspective intéressante pour repenser la notion classique de couple. Les trois propositons me semble valable, sans être contradictoire. Pour connaître des personnes ayant une telle conception du couple je peux affirmer y voir les trois positions énoncées. C'est un couple qui vit occasionellement d'ébats extra-conjugaux dans une très bonne entente (3). Mais c'est aussi un couple plus centré sur lui que sur les rapports extra-conjugaux, qui ne sont finalement qu'accessoires (2). Si on étudie plus avant l'histoire du couple, on comprend que leurs pratiques ne sont pas arrivées complètement par hasards et on peut supposer que sans certains événements, le couple ne vivrait pas tel qu'il vit actuellement (1).) le contrat de mariage n'a pas plus de sens que le PACS et se présente effectivement comme un bout de papier contenant une règle morale (la fidélité) perçue comme un vestige recommendatoire à ne pas suivre.

Mais pour beaucoup le mariage c'est le mariage. C'est ce qui a uni papa et maman (souvent), c'est ce qui uni les gens autour de nous, c'est ce qui représente la vie de couple officialisée (au moins à soi même). Dans cette optique, porter secour à son conjoint et lui jurer fidélité n'est pas qu'une recommendation parmis d'autres, c'est une règle morale inscrite dans une culture dont nous avons hérités.

Et cela n'est pas tellement anodin.


Pour ce qui est de la valorisation de la famille recomposée, je suis à la fois d'accord pour ne pas la pratiquer et à la fois d'accord pour penser avec piade rouge qu'elle n'empêche pas forcément à l'enfant de s'épanouir, et j'ajouterais même qu'elle peut "produire" des enfants extra-ordinaires.

Pour faire une analogie simple, prenez la guerre, celle qui est bien violente. Personne ne veut d'elle, mais on ne peut pas nier qu'elle nous apporte des écrivains, des philosophes, des cinéastes ... qui sans elle ne serait pas ce qu'ils sont.

La famille recomposée c'est pareil. Je n'en ferais pas l'éloge car je ne crois pas que l'enfant soit très heureux de voir ses parents se séparer, mais de cette souffrance on peut toujours tirer des bénéfices, et en cela, comme toute souffrance, elle a une forme d'intérêt. Pas pour tout le monde j'en conviens.

La question est : vaut-il mieux un monde de bien-être absolu qui soit "fade", ou un monde plein de souffrances qui soit "passionant" ?

À question conne réponse conne : dans le premier monde la notion de "passion" étant absente, la question ne se pose pas (et d'ailleurs toute question ne se pose pas) ; dans le second, ma foi, comme le premier n'est qu'une utopie autant prendre la vie comme elle vient et se dire que puisqu'il y a de la souffrance et que l'on n'y peut rien autant en tirer des effets bénéfiques.

Soyez heureux.

Anonyme a dit…

Elise, votre titre m'a rappelé un écrit du (de la ???) poète Marie-Noël intitulé "Légende dorée" (in Notes intimes).
Je cite tout d'abord ce passage :
"On canonise peu les gens mariés... une veuve parfois, un confesseur... mais pas l'homme et la femme ensemble".
Elle évoque ensuite un couple qui vécut au Vème siècle.
"La légende d'Hilaire et de Quiéta n'est pas abondamment narrée. Elle tient toute en quelques mots d'or : ils menèrent une vie exemplaire et s'aimèrent de tel amour que leur amour fut, outre mort, glorifié par un miracle. Hilaire mourut le premier. Il fut enseveli en l'église Saint-Jean, à Dijon, dans un tombeau d'une grande richesse. Quiéta mourut à son tour. Quand on voulut la déposer auprès de son époux, Hilaire leva le bras droit, le lui passa autour du cou et l'attira sur son coeur. Acclamés, à cette vue, par le peuple fidèle, les deux époux un peu plus tard furent portés sur les autels.
J'aimerais que les jeunes mariés, à ces élus de la tendresse, fissent dévotement brûler un cierge. Hélas ! où les trouveront-ils ? Ils ont été, au IXème siècle, transférés dans les cryptes de la Cathédrale de Dijon, en deux sépulcres séparés. O impiété des prêtres !"

Sémiramis a dit…

Geneviève,

Je vous suis reconnaissante de sortir de l'oubli ce petit texte dont, malgré le temps qui passe (presque 18 mois déjà depuis sa rédaction!) je ne renie pas un mot!

Oui, Marie Noël (c'est une femme, confirmation) a bien raison et mille fois raison. Il y a bien des choses dont on n'a pas le courage de parler dans notre sainte église, de peur de se retrouver sur le fil du rasoir moral et de ne pouvoir se justifier!

Par exemple, l'histoire des époux dijonnais m'évoque aussi st Hilaire de Poitiers qui était marié avant d'être élu évêque! On évoque son combat théologique et politique contre l'arianisme mais jamais le combat intérieur qui a sans nul doute habité de ce père de famille qui a mis de côté sa vocation première pour répondre à l'appel urgent du peuple de Dieu!

Mais il y a bien d'autres exemple. Et on pourrait aussi évoquer les tendres liens entre bien des saints, amoureux sans aucun doute quoique qu'absolument chastes!

Sur ce sujet je vous conseille vivement de poursuivre votre lecture par ce message

http://hommesansqualites.blogspot.com/2008/01/unis-dans-le-corps-amoureux-du-christ.html

Et aussi par celle du livre évoqué. C'est bouleversant.

Bon dimanche et amitiés!

Anonyme a dit…

"qui a mis de côté sa vocation première pour répondre à l'appel urgent du peuple de Dieu!"

Question sans doute "catholiquement incorrecte", mais pourquoi a-t-il dû choisir ? J'admire le célibat consacré librement choisi mais ce qui me gêne depuis toujours c'est que, la plupart du temps, le mariage apparait comme un choix de seconde zone (même si les choses évoluent peu à peu). Le mariage est une vocation grandiose - ("et Dieu vit que cela était bon", est-il écrit dans la Genèse) -, différente de la vocation religieuse, mais égale en grandeur et dignité avec cette dernière !

Sinon, j'ai lu votre message sur les Lettres à Diane d'Andalo. Magnifique ! Une telle correspondance serait-elle encore possible de nos jours ? Ces lettres témoignent en tout cas de cette foi brûlante, un peu folle (mystique) du Haut Moyen-Age chrétien.
Saint Augustin aurait dit (conditionnel car je ne connais pas les références de cette citation) : "Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui a perdu sa passion". Je suis tout à fait en accord avec cette réflexion. "Je suis venu apporter le feu sur la terre" a dit le Christ. Je trouve que notre époque - du moins en Europe - est un peu tiédasse !

P.S. : pour Marie Noël, je savais que c'était une femme ; ma question portait sur une question de vocabulaire. Dit-on "un" poète ou "une" poète ? Un professeur de Nanterre ayant un jour expliqué que "poétesse" c'était un tiers de romantisme, un tiers de phtisie et un tiers de talent (!), je n'ose plus employer ce mot...
Bien amicalement

Sémiramis a dit…

Chère Geneviève,

Beaucoup de choses dans votre commentaire. Quel foisonnement! La Pentecôte n'est pas loin ;-)

Hilaire a dû choisir parce que la situation était gravissime, que l'Eglise était en danger à cause des méchants ariens, et que ses qualités de théologien et d'autorité spirituelle étaient peut-être plus nécessaires au peuple de Dieu qu'à sa propre famille. Mais cela n'a pas dû être facile à assumer tous les jours effectivement.

Tout à fait d'accord pour la "vocation de seconde zone", cela change, mais hypocritement (on en reparlera, ce sera plus simple de vive voix). C'est tout simplement un état de vie qui correspond à des tempéraments et des personnalités différents que l'état consacré!

Je suis sûre que de belles correspondances telle celle de Diane et Jourdain s'échangent aujourd'hui et toujours. D'autres ici le penseront sans doute!

Sur la tiédeur et la passion, encore des vieilleries:
http://hommesansqualites.blogspot.com/2007/09/passion-et-preuve-de-la-vie.html

Le message original
http://hommesansqualites.blogspot.com/2007/09/huis-clos-autour-dune-passion-presque.html

Une autre antiquité, que je retrouve avec plaisir!
http://hommesansqualites.blogspot.com/2006/09/measure-to-measure-that-is-question.html

Pour Marie Noël, excusez mon insouciance! Poétesse est un mot atroce, encore préférable aux modernes écrivaines et professeures!!

Bises, bonne soirée!

Anonyme a dit…

Elise, vous pouvez continuer à me donner en liens des "vieilleries" et "antiquités" de ce genre, je trouve ces textes passionnants !
Je les ai imprimés (avec leurs commentaires !) afin d'y réfléchir tranquillement. Je répondrai un peu plus tard sur un ou deux points mais, pour le fond de la question, je préfère attendre que nous puissions échanger nos points de vue de vive voix.
En attendant, j'ai été ravie de voir que vous aviez illustré "Passion et épreuve de la vie" avec une icône de la résurrection. Je crois que cette icône s'inspire de la fresque de l'église Saint-Sauveur-in-Chora située à Istanbul (nommée fresque de l'"Anastasis"). J'aime vraiment beaucoup ce style particulier d'icône car, contrairement à d'autres représentations, elle montre le Christ arrachant aux Enfers Adam ET Eve (on remarque qu'il les prend vigoureusement par le poignet). D'autres icônes présentent le Christ tourné uniquement vers Adam (Eve attend ...) et/ou le prenant par la main, bien gentiment. Le mouvement d'arrachement d'Adam et Eve, d'écrasement des portes de l'Enfer est d'ailleurs encore mieux rendu sur la fresque d'Istanbul.
Bien amicalement

Sémiramis a dit…

Eh oui, on ne peut pas dire que les orthodoxes rattrapent vraiment les catholiques en matière de philogynie; heureusement il existe quelques lueurs d'espoir!

Bonne lecture en préparation de notre prochaine rencontre. Je suis très heureuse pour vous: dans quelques années vous aurez l'honneur d'être la fondatrice de la société de mes lecteurs, votre connaissance de mon Oeuvre et de ma Pensée sera universitaire!!! (rire mégalo et diabolique) je suis très flattée.

Anonyme a dit…

Elise, je souscris entièrement à votre article du 5 septembre (A la mesure de Dieu) et en particulier à ce passage : "Dieu est démesure d’amour, de gloire, de splendeur, d’intelligence. Démesure est sa création, son Verbe et sa force". Mille fois oui !
Voici quelques réflexions sur les autres textes :
Dans la passion amoureuse, il y a passion et passion ! Celle qui fait vivre et mourir Tristan et Iseut, par exemple, touche à la folie. Denis de Rougemont soulignait à ce sujet : "Tristan et Iseut ne s'aiment pas, […]. Ce qu'ils aiment, c'est l'amour, c'est le fait même d'aimer. Et ils agissent comme s'ils avaient compris que tout ce qui s'oppose à l'amour le garantit et le consacre dans leur cœur, pour l'exalter à l'infini dans l'instant de l'obstacle absolu, qui est la mort".
Tristan et Iseut c'est la passion telle qu'on la rencontre dans la littérature de l'amour courtois (Fin'amor) - amour adultère qui ne vit que grâce à l'interdit et aux obstacles divers – mais sous une forme extrême. Assez ironiquement, Denis de Rougemont soulignait que l'amour impossible était la raison de vivre des amants et que d'ailleurs personne ne pourrait imaginer qu'un jour Iseut s'appelle Madame Tristan !

En dehors de ces excès, aimer passionnément me semble la chose la plus magnifique qui soit, que ce soit dans le mariage ou hors mariage. Cet amour est à la fois un bonheur indicible et une souffrance constante. Souffrance parce qu'aimer véritablement l'autre c'est vouloir son épanouissement et son bonheur et cela ne peut se faire sans douleur.
Je suis d'accord avec vous, Elise, lorsque vous dites que selon une tendance humaine courante "l'amour est volonté égoïste de s'approprier l'autre, de le chosifier". En revanche, pourquoi vouloir "transcender" l'éros en agapè ? La question que je me pose est de savoir s'il n'est pas possible de faire coexister harmonieusement ces deux formes de l'amour. J'ai l'impression qu'un amour conjugal uniquement "agapè" ("serein et doux"…) doit être mortellement ennuyeux… et court le risque de se voir anéantir lorsque l'éros, injustement mis de côté, se réveille !
J'ai beaucoup aimé ces deux passages des "Braises" de Sandor Marai : "le temps peut affaiblir mais n’arrive jamais à étouffer les passions" et "seules les passions vivent, nous brûlent et en appellent au ciel". Oui, l'amour est plus fort que les années … et que la mort !

A propos de ce qu'écrit Jean-Baptiste Bourgoin : Je ne suis pas du tout d'accord avec cette affirmation : "Le dialogue tue l'amour car la parole n'est pas bue". Je dirais au contraire que le dialogue fait grandir l'amour dans la mesure où il permet la découverte, puis la compréhension de ce qui fait la spécificité de l'autre qui, pour une part, restera toujours en partie étranger à nous-même. Le dialogue instaure une distance qui freine le désir de fusion (voire de négation de l'autre). L'amour, c'est une relation – passionnée, dévorante - mais qui en même temps ne met pas la main sur l'autre. Si l'on supprime le langage, le danger à mon avis est grand de vouloir posséder l'autre, voire de l'anéantir pour sa propre jouissance.
Sinon, Elise, je suis d'accord avec cette affirmation : "Je me dis parfois que Dieu ne nous appelle pas à vivre une vie médiocre, mais une vie passionnée d'amour". En revanche, je mettrais un bémol à ce qui suit " Le tout est de ne pas se tromper d'objet et de fixer sa passion sur le seul digne: Dieu lui-même". Pourquoi opposer l'amour pour un être humain et l'amour de Dieu ? Voici ce qu'écrivait Guillaume de Saint-Thierry (1075-1148) : « Il n'y a pas deux amours car l'amour humain et l'amour divin découlent de la même source. Le premier ne diffère pas, essentiellement, du second et la totale charité dans la totale vision de Dieu magnifiera, un jour, toutes les ardeurs affectives". Je n'ai pas les références de ce passage (il fait partie de mes notes de lectures prises au vol). Si quelqu'un les connaît, un grand merci !
Pour parler de la passion, il faudrait aussi parler du désir. Le désir d'aimer et d'être aimé n'est jamais assouvi. Il en est – et en sera sans doute – de même de l'amour divin dont nous pourrons jouir face à face, tel que le décrit saint Grégoire de Nysse (4ème siècle) :
« De commencements en commencements vers des commencements qui n’auront pas de fin » (8ème homélie cantique des cantiques).
Bon, je vois que j'ai fait un peu long mais j'ai réduit au maximum :-)

Sémiramis a dit…

Euh, wahouh! Promis, je réponds en vrai - mais pas ce soir, j'ai les yeux qui piquent et la tête qui fait boum. Vais me coucher!!

Good night et merci de votre enthousiasme ma chère Geneviève.

Anonyme a dit…

Merci Geneviève pour ce passionnant commentaire ! Je tenais à vous dire que je suis entièrement d'accord avec la critique que vous me faite. Je dois même avouer avoir oublier avoir écrit cette phrase, même si j'imagine dans quelle condition j'ai pu la prononcer. Je crois toujours que le dialogue est le lien privilégié des amis. Mon erreur est d'avoir dès lors supposé que le dialogue n'avait pas sa place dans l'amour. Non pas qu'il ne faille pas que les amoureux dialogue, mais qu'au moment de dialoguer ils ne sont plus amoureux mais amis. J'avais tort.

En fait cette phrase visait à combattre une attitude typiquement masculine : transformer l'amour en amitié. Je voulais le combattre en distinguant de manière trop radicale amour et amitié. D'ailleurs Élise dans sa réponse a entièrement raison, je la cite : «Finalement, je ne suis pas d'accord avec toi pour ta conclusion. Il me semble au contraire que l'amour doit constituer la trame de toute relation humaine, en tant qu'agapè.»

En voulant sauver l'amour du comportement masculin consistant à penser l'amour sous le mode de l'amitié, j'ai séparé les deux relations et n'ai pas vu que l'amitié était bien un amour (agapè) mais sans eros.

Dès lors le dialogue n'est absolument pas incompatible avec l'amour (comment ais-je pu penser le contraire ?).

Je vous remercie également de m'avoir fait relire le commentaire laissé sur cet article sous le pseudonyme de "Monsieur Camille" (je croyais que la phrase que vous citiez provenait de celui-ci). Une grosse partie de ce que je dis dans ce commentaire m'est aujourd'hui très étranger. Sentiment très étrange.

Anonyme a dit…

Je tiens à m'excuser pour les trop nombreuses fautes d'orthographes présentes dans le précédent commentaire.

Ayant peu de temps devant moi, j'écris à la hâte.

Anonyme a dit…

Jeanbaptiste (je ne sais pas si j'écris correctement votre prénom), merci pour toutes ces précisions.
Il y a toutefois une phrase qui m'intrigue : "En fait cette phrase visait à combattre une attitude typiquement masculine : transformer l'amour en amitié". J'avoue que je ne saisis pas complètement ce que vous voulez dire par là. Mais tout ce thème est si riche et si complexe que je crois que l'on pourrait y passer des heures !
Encore merci !

Sémiramis a dit…

En fait, c'est vrai que ce thème demanderait des heures: c'est pourquoi je repousse encore mon intervention dans ce débat pour aller me coucher car il m'emmènerait trop tard!

Ceci dit je suis Geneviève dans ma curiosité quant à ce que tu entendais par cette phrase JB.

C'est étrange de se relire n'est-ce pas? Le blog est un lieu de construction de notre pensée sur ces sujets où nous tâtonnons beaucoup moins aujourd'hui qu'il y a quelques mois (quelle satisfaction déjà!)

Bonne nuit (à demain!)

Anonyme a dit…

Jeanbaptiste, cette autre phrase me "titille" : "[Je]n'ai pas vu que l'amitié était bien un amour (agapè) mais sans eros" ! Et l'amitié "amoureuse" ? Je n'ai pas encore lu les Lettres du Bienheureux Jourdain (j'attends avec impatience de recevoir l'ouvrage), mais j'ai cru comprendre d'après le commentaire d'Elise qu'il y avait entre eux plus qu'un amour "agapè". Il me semble (j'en suis même certaine) que l'"eros" n'est pas mauvais en soi, tout dépend de comment il est orienté.
Bon, je ne suis peut-être pas très claire car, comme je vous l'ai déjà dit, mes connaissances philosophiques sont minimes et je ne possède pas les outils nécessaires à une discussion de ce niveau. Mais j'apprends :-)
Bonne journée.

Anonyme a dit…

Ma réflexion est ici fortement par Hannah Arendt qui voit chez nombre de
philosophes hommes (Kant, Nietzsche et Jaspers) une volonté de transformer
l'amour en amitié et en faire le fondement durable du mariage.

Bon voici son raisonnement résumé, je ne suis pas certain de le partager,
il m'est, sur bien des points, encore obscur (en plus il s'agit d'une note
sur son carnet de pensée). Mais il y a des choses qui me semblent toucher
juste, notamment cette histoire de volonté masculine de transformer l'amour
en amitié.

Il s'agit de la note 26 du cahier II. Dans ce texte H.A. parle des moyens
qu'utilisent les hommes et les femmes pour prévenir «la volatilité
croissante de l'amour, son absence croissante de substance»
qui peut
advenir dans un couple. «Les femmes en transformant l'amour, qui est un
événement, en un sentiment, ce qui non seulement dégrade l'amour du fait
que quelque chose de divin se trouve métamorphosé en quelque chose
d'humain, mais dégrade aussi tous les sentiments, parce qu'elles ne
supportent manifestement pas le feu de l'amour auquel elles se sont
mesurés».
Elle continue par une réflexion assez étrange : «C'est à
ce sentiment que les femmes (...) s'abandonnent, ce qui a pour conséquence
d'une part que l'amour se consume dans et par le sentiment, et d'autre part
que l'homme qui y est impliqué doit se sauver aussi vite qu'il peut car il
y va effectivement de sa vie ! et enfin que les femmes, qui ne sont la
plupart du temps que modérément déçues par la fuite de l'homme qui
auparavant dérangeait plutôt le sentiment, font de l'amour la subsistance
de leur vie. Or l'amour ne peut devenir le contenu d'une vie que s'il a
engendré au moins une demi-douzaine d'enfants, en vue d'une occupation
quotidienne. (...) Les femmes pour lesquelles l'amour en tant que tel
constitue le contenu de leur vie succombent la plupart du temps à la
rêverie ou, dans des cas plus rares, à l'ennui»
. Il me semble que H.A.
manque ici une part essentielle de l'amour, mais j'ai l'impression que
c'est à dessein. Elle parle d'une erreur de conception de l'amour qui peut
conduire à un tel état de mystification. Il me semble qu'il y a quelque
chose d'assez vrai là dedans. Je parle de la rêverie féminine de l'amour,
et du désir d'enfant comme occupation. Et dans les deux cas l'homme est
nié. Comme je coupe, par soucis de concision, il est peut-être difficile de
voir qu'Hannah Arendt parle ici d'une situation particulière de l'amour
dans le mariage, qui est peut-être, malheureusement, la situation
coutumière.

Bref, s'ensuit sa réflexion sur la protestation masculine à cette
situation. Elle le résume ainsi : «La protestation des hommes conduit à
repenser l'amour dans le sens de l'amitié. (...) Même l'observation de
Nietzsche selon laquelle l'essentiel du mariage consisterait dans la
conversation va dans ce sens : elle propose de transformer les critères de
l'amitié en critères du mariage. Mais aucune amitié ne peut assumer ce que
le mariage exige. L'amour, lui, le peut lorsque le mariage en tant
qu'institution est réduit à néant en vertu de la libre décision de deux
êtres; cela signifie toutefois que l'être ensemble des deux êtres développe
en toute liberté l'histoire et le destin de l'événement, sans toutes les
garanties, et que sa fidélité consiste uniquement à ne pas oublier ce qui
est arrivé et ce qui a été un destin. Et cela signifie en outre que
l'amitié ne sera précisément pas reconnue, car, dans l'amitié, ce qui est
le plus important c'est la fidélité à l'ami, laquelle est par conséquent
tout à fait opposée à la liberté de l'amour (...) C'est à une tentative
tout à fait semblable, transformer l'amour en amitié et en faire, grâce à
cette transformation, le fondement durable du mariage, que se livre en
définitive Jaspers dans sa doctrine de la communication.»


J'avoue avoir quelques difficultés avec ce texte. Il me semble qu'il ne
propose pas une "définition" de l'amour, de l'amitié, et du mariage, mais
l'analyse d'événements vécus au moment de la rédaction. Il y a d'ailleurs
cette note assez terrible : «le mariage en tant que pure institution
garantie par la loi, peut endurer sans effort le fait d'être ensemble (...)
il garantit toujours la distance absolue du partenaire qui, dans l'amour,
prend la poudre d'escampette, et que l'amitié, elle, surmonte de façon
durable»
. Lorsque l'on connaît un peu l'histoire amoureuse de Arendt
cela n'est pas si étonnant. Il y a tout de même une distinction étrange
entre amour et mariage, qui n'est certes pas totale, mais pourtant
présente.

Ayant moi-même des carnets de notes que je trimballe partout, je sais à
quel point certaines notes sont imprégnées de manière totale d'un certain
vécu. Certaines ne sont que la théorisation d'un événement bien
particulier. Il faut donc faire attention avec ce genre de textes, et les
prendre pour ce qu'ils sont.

Cependant, et c'est tout de même cela le but de ce long billet, il me
semble que H.A. dit quelque chose d'assez juste à propos de la
"protestation" masculine consistant à transformer l'amour en amitié afin de
pérenniser le mariage. Mais je dois avouer qu'il s'agit plus d'un
sentiment, d'une impression, que d'une certitude que je puis démontrer
clairement.

C'est un long billet pour finalement avouer mon incertitude, mais je
voulais présenter les éléments m'ayant conduit à dire de telles choses.
C'est choses faites !

Anonyme a dit…

Geneniève, vous pouvez m'appeler Jean-Baptiste. Le "jeanbaptiste" se
présente sous cette forme que pour des raisons techniques.

Anonyme a dit…

«Et l'amitié "amoureuse" ? Je n'ai pas encore lu les Lettres du Bienheureux
Jourdain (j'attends avec impatience de recevoir l'ouvrage), mais j'ai cru
comprendre d'après le commentaire d'Elise qu'il y avait entre eux plus
qu'un amour "agapè". Il me semble (j'en suis même certaine) que l'"eros"
n'est pas mauvais en soi, tout dépend de comment il est orienté.»

Hum... Il me semble que la relation entre Jourdain de Saxe et Diane
d'Andalo relève bien de l'amour, et non de l'amitié. Il ne s'agit
aucunement d'une relation d'amitié "amoureuse".

Qu'il y ait de l'amour dans la véritable et profonde amitié, c'est une
certitude. Mais une amitié "amoureuse" (ici amour au sens de l'amour qui
unit les amants) n'est, il me semble, plus une amitié, mais un amour.

Mais peut-être suis-je trop "catégorique" ;)

Anonyme a dit…

Finalement cette question est bien complexe ! Il me faut relire Deus Est
Caritas afin de remettre de l'ordre dans mon pauvre esprit !!

(Geneviève vous remarquerez au passage à quel point l'homme est nul en ce
qui concerne l'amour. Il semble ne rien y comprendre. Et je sais de quoi je
parle !)

Sémiramis a dit…

:-))))) J'adore cette remarque finale et y souscrit totalement! je ne commente pas le reste, je vais faire ma vaisselle avant la Friday night fever!

Anonyme a dit…

Hou là là Jean-Baptiste ! avec votre dernière remarque vous allez faire exploser l'applaudimètre chez la gent féminine :-)

Je vais prendre le temps de lire votre commentaire précédent de façon approfondie. Toutefois une phrase m'a sauté aux yeux et fort intriguée : "il me
semble que H.A. dit quelque chose d'assez juste à propos de la
"protestation" masculine consistant à transformer l'amour en amitié afin de
pérenniser le mariage". Il se peut que cela ait un sens sur le plan philosophique. Personnellement, je ne vois pas comment je pourrais endurer de ne vivre qu'une relation d'"amitié" avec mon mari.(Idem pour lui d'ailleurs, et pourtant nous ne sommes pas loin des 40 ans de mariage). J'avoue que tout cela me laisse fort perplexe.
Quant à l'expression "amitié amoureuse", je ne l'emploie sans doute pas à bon escient. Si j'ai ainsi qualifié la relation du Bienheureux Jourdain avec Diane c'est parce qu'il me semblait que l'on pouvait l'utiliser pour définir un grand amour/amitié sans relations sexuelles. Mais là aussi, je patauge !