30 octobre 2007

Pur, impur et force vitale - la quête du corps païen

Tess d'Urberville, de Thomas Hardy

Il m'a fallu bien du temps pour me décider à lire ce classique qui trainait depuis longtemps dans ma bibliothèque. Et bien des jours, aussi, pour arriver à écrire sur ce livre, tant cette lecture est bouleversante. Pour tout dire, j'ai lu Tess après avoir achevé
L'amant de lady Chatterley, de D.H Lawrence


Ce bouquin m'a complètement mise à côté de mes pompes. C'est l'excellente préface (d'André Topia) de l'édition Folio du roman culte de D.H Lawrence qui m'a orientée vers l'oeuvre de Thomas Hardy. Ces lectures m'ont fait énormément réflechir et j'aimerais parler de ces deux livres dont la filiation apparaît clairement, tant dans la structure narrative que dans les thèmes cruciaux.
Lady Chatterley
semble être une sorte de revanche prise sur l'homme et la société qui écrasent et immolent finalement la pauve Tess d'Urberville comme un agneau prenant sur lui le péché des hommes (hommes est à entendre ici au sens masculin... désolée).
Pour tout dire en un mot l'histoire de Tess est atroce. Pour en dire plus, le roman décrit le chemin de croix d'une jeune et pauvre paysanne, parfaitement pure et naïve, douée d'une grande responsabilité et d'un très haut sens de l'honneur. Tess est d'abord perdue par l'orgueil de son père, ivrogne qui découvre par un malheureux hasard son ascendance aristocratique. Gens simples et irresponsables, ses parents envoient la toute jeune Tess chercher une place dans leur nouvelle "famille": les D'Urberville, et elle y rencontre son "cousin" Alec... qui la perdra en la violant. Enceinte d'un enfant qui mourra rapidement, qu'elle baptisera elle-même dans un accès de folie, Tess se terre dans la honte, dans le sentiment de son indignité et de son impureté définitive.
Mais sa beauté n'a pas dit son dernier mot. Employée dans une laiterie, elle charme Angel, un jeune homme, beau, bon et bien sous tout rapport, qui tombe follement amoureux d'elle et la supplie de l'épouser malgré ses réticences et son refus catégorique. Tentée d'avouer plusieurs fois sa "faute" (qui n'est même pas la sienne), Tess finit par céder à l'amour qu'elle porte à Angel, convaincue qu'il ne pourrait pas ne pas lui pardonner (tant il l'aime). Malheureusement, lorsqu'elle lui avoue au soir de ses noces son impureté, Angel se révèle incapable de surmonter l'image fantasmatique qu'il avait construit de cette femme adorée, qui ne correspond plus à la réalité de son épouse: lâche et faible, il refuse de vivre avec Tess (qui retourne chez ses parents la honte au front) et part au Brésil affronter son destin.


La pauvre Tess se retrouve donc dans une situation absurde, épouse inépousée, contrainte à travailler (dur) et à attendre avec abnégation le moment où son mari voudra bien lui pardonner (!!). C'est là que réapparaît l'abominable Alec, qui entre-temps s'est converti et prêche dans les campagnes la bonne nouvelle de l'Evangile (!!!). La beauté de Tess n'a pas dit son dernier mot (bis), et Alec est repris par son ancienne passion, et poursuit la belle abandonnée avec acharnement, reprenant sa vie et ses instinct de débauche. Il finit par convaincre Tess que son mari ne reviendra jamais: brisée moralement et sentimentalement, elle le suit en ville où elle devient sa maîtresse. C'est là que la trouve Angel, revenu du Brésil le coeur mortifié d'avoir tant fait souffrir celle qu'il a épousée, et qu'il se rend compte avoir toujours aimée - un peu trop tard.
Folle de douleur, Tess poignarde Alec et s'enfuit avec Angel dans une folle errance à travers la campagne, où leur mariage est enfin consommé. Errance qui s'achève sur l'autel du sanctuaire païen de Stonehenge, où la police vient recueillir Tess la criminelle. Le roman s'achève (c'est le pompom de l'atrocité!) sur la perspective de l'exécution de la pécheresse, alors que son mari et sa soeur qu'elle a elle-même liés se prosternent (sic!) et continuent leur route (re-sic).

On retrouve dans Tess le thème à peine dissimulé de la victime immolée par le collectif monstrueux, thème qui ferait dresser le sourcil de René Girard - et il aurait matière d'analyse pour la théorie mimétique dans le roman. Ici c'est peut-être plus spécifiquement la lâcheté et la bêtise des hommes qui crucifie la belle Tess, objet de tant de convoitises et de tant de passions masculines. Il y aurait par conséquent énormément à dire sur le thème du pur et de l'impur dans ce roman. Je crois que je pourrais disserter des heures sur le sens moral de ce texte vraiment bouleversant qui soulève bien des questions douloureuses. Mais ce qui est fondamental, c'est que ces questions se rejoignent dans une écriture vraiment très belle chez Hardy, une description continue de la nature, quasiment impressionniste et qui rappelle curieusement le style de Turner.
Cette description des paysages et de la nature mère, nourricière et vivante, qui fait de certaines pages du roman un sommet de sensualité esthétique, est avant tout une allégorie du corps et de l'âme de Tess... à moins que ce ne soit Tess qui soit l'allégorie de cette nature vierge et généreuse, où rien n'est impur? Nature qui deviendra dure et impitoyable lorsque Tess, abandonnée par Angel, travaille au milieu des pierres, dans le froid. Lorsque son corps déserté par la vie et par l'espoir sombre peu à peu dans une "chosification" accrue par le travail abrutissant, qui va la pousser à sombrer dans la décadence morale. Hardy prend pour objet ce qui deviendra le thème central du roman de Lawrence: celui du corps païen qui lutte pour son épanouissement et l'accomplissement de sa force vitale. Constance est la femme qui prend la revanche de Tess, refusant la logique morbide que lui impose l'infirmité, l'intellectualisme et l'idolâtrie de son époux infirme. Auprès du garde chasse, elle retrouve la source de la force vitale - et du désir de la vie, tout simplement, dans une sexualité presque mystique, en tous cas, sacrée, où elle est ramenée à une sorte de principe féminin.


Mais les deux romans abordent également le thème de l'affrontement entre ce corps vivant, organique, et le corps mécanique de la machine industrielle qui incarne une modernité mordibe. Corps de la batteuse qui va faire de Tess une chose, prête à tomber sans volonté dans les bras d'Alec; corps de la mine qui va devenir le corps par procuration de Clifford, qui n'a pas de pouvoir sur le sien et finit par devenir le "bébé" de son infirmière. L'opposition corps machine / corps vivant renvoie évidemment aussi au caractère social des deux romans, qui évoquent un thème important en Angleterre: celui de la vie rurale, et de l'industrialisation brutale. Egalement, celui des rapports de classes. Entre modernité et traditions rurales se dessine le regret d'une religion païenne idéalisée.
Car ce corps païen, si harmonieux dans son rapport avec la nature, c'est celui de Tess dans sa pureté naturelle, et celui de Constance lorsqu'elle vit dans les bois sa passion sauvage et couvre de fleurs le sexe de son amant. Le jugement explicite des auteurs est le même: ce que vivent leurs héroïnes n'est condamnable que sur le plan d'une loi morale de source humaine. Voire, religieuse... le fait que de telles réflexions sur le corps apparaissent dans un contexte protestant, où le rapport érotique au corps de Dieu, par l'eucharistie, est absent, est assez frappant. Bref, si Tess et Constance sont condamnées par la logique sociale, elles sont en harmonie avec les puissances de la nature, la loi naturelle parle pour elles... Et les références aux temps païens, ceux où les dieux habitaient les forêts (où se nouent les scènes de l'adultère pour Constance et du viol pour Tess), abondent dans les deux romans.


Cependant, si ce discours anti-moral apparaît vraiment juste dans le cadre du roman de Thomas Hardy, où l'on ne peut que compatir aux malheurs de Tess - il est moins évident chez Lawrence. On peine à accepter une telle dichotomie entre le couple conçu socialement, décrit de façon catastrophique, et le couple mythique et mystique qui fusionne dans une sexualité triomphante mais est plus qu'improbable sur le plan humain. Si l'on sort ébranlé de la lecture de ce livre, c'est peut-être parce qu'il rayonne de la conviction que l'amour, et plus loin le couple, ne repose que sur le sexe! Une conception du sexe très impersonnelle, où ce qui compte, ce n'est pas tant la personne que l'on a en face de soi (même si la fin du roman ouvre une petite porte à une relation vraiment personnelle entre les deux amants). Ce qui compte, c'est avant tout ce que le sexe nous donne à vivre: un accroissement de la force vitale, une plénitude radieuse de l'être. Plénitude aussitôt contrariée par l'absence de celui qui nous l'apporte. L'amour ne serait-il alors que ce que décrivait Aristophane dans le mythe du Banquet, la quête désespérée de cette moitié qui va venir fusionner avec notre être, et lui permettre d'échapper à son incomplétude insatisfaite?
Si le personnage de Constance semble réhabiliter le corps païen brisé sur l'autel de Stonehenge, son triomphe pose problème. Le corps rayonnant, le corps radieux n'est pas uniquement un corps accompli par l'épanouissement sexuel, c'est un corps transfiguré par la grâce; et même si la sexualité est une grâce, elle ne suffit pas.

Nota bene: Je précise que je n'ai pas encore vu ni l'un, ni l'autre, des deux films adaptés des romans! Je ne parle ici que des livres.... Avis aux cinéphiles!
Ill:

1- Tess d'Uberville est incarnée par Nastassja Kinski dans le film de Roman Polanski, 1978, Tess.
2- Constance est incarnée par Marina Hands dans le film de Pascale Ferran, L'amant de Lady Chatterley, 2006.
3 - Tess, épuisée par le travail de batteuse, est poursuivie par Alec - dans le film de de Polanski.
4 - Stonehenge, sanctuaire païen qui est le lieu du dénouement de la fuite de Tess et de son mari.
5 - Marina Hands et Hippolyte Girardot (dans le rôle de Clifford) dans la scène de la promenade des les bois.
6 - Marina Hands lors de la fameuse scène sous la pluie...


13 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel bel article !

J'ai vu le film de Polanski, il est très bon.

J'aime énormément la fin. Elle est vraiment belle Tess dans sa robe rouge sang au moment où elle va à la mort. Elle n'est plus la paysanne naive et pure des débuts. Criminelle, elle devient pleinement aristocrate, elle quitte l'ordre naturelle du début pour rencontrer son destin tragique, lui faire face.

Le pur et l'impur, le personnage féminin qui attire toute les convoitises ... Cette puissance terrifiante et incontrolable des femmes. Oui, il y a beaucoup à dire sur ce sujet !

"Plénitude contrariée par l'absence de celui qui nous l'apporte" : il y a ici une préfiguration du rapport de la modernité avec le "sexe". Rien que ce terme, le "sexe", est assez significatif. Il y a une très belle expression pour le remplace, et c'est "faire l'amour", expression qui dit beaucoup ! "Faire l'amour" c'est l'action ultime des amoureux, elle n'est pas indispensable mais elle symbolise la relation amoureuse. Le "sexe" est impersonnel. Le "sexe" c'est la masturbation, la partouze, l'amour avec des amis etc. Faire l'amour avec des amis est un concept moderne et il n'est possible que parce que l'on ne fait plus l'amour, on fait dans le "sexuel". Si l'autre en tant qu'autre n'est pas pris en compte dans sa singularité, alors que l'on "prenne son plaisir" avec un ami ou tout seul ne change pas fondamentalement grand chose.

Je prends et, par soucis d'équité, je donne du plaisir, c'est cela le "sexe". L'autre dans sa singularité est absent.

Faire l'amour c'est réaliser une action qui ne sera pas avec A ce qu'elle serait avec B. Avoir un rapport sexuel c'est réaliser une action qui ne changerai entre A et B qu'en intensité.

La fusion dans l'autre s'accompagne d'un oubli de l'autre. Mais l'inverse n'est pas nécessairement vrai. L'image fantasmé de l'autre dans lequel nous voulons nous perdre n'est pas l'autre, c'est l'image fantasmé de soi-meme.

Quand au rapport sexuel comme provoquant un accroissement de la force vitale, cela colle bien avec l'ère technophile ! L'homme moderne doit carburer, et son carburant c'est le sexe !

Ça me donne presque envie d'écrire une apologie de l'ascétisme !

Didier Goux a dit…

Belle analyse, assez convaincante par endroits, un peu moins à d'autres. Lawrence se situe tout de même trois crans en dessous de Hardy, il me semble. De ce dernier, je conseillerais Jude l'obscur, qui me paraît encore supérieur à Tess d'Urberville, sans doute encore plus désespérant.

Anonyme a dit…

Je prends pour moi l'"avis aux cinéphiles" car personnellement je n'ai pas lu aucun de ces deux romans (honte sur moi).

J'aime beaucoup le lumineux film de Pascale Ferran, mais je sais qu'il est très éloigné du roman de Lawrence. La sexualité y est justement medium de l'ouverture à l'autre et sur l'autre, dans un lent mouvement de révélation, courant sur tout le film, faisant aller de pair le progressif deshabillage des corps avec celui des âmes. Ou en tout cas, c'est comme ça que je l'ai perçu...

A ce propos, et concernant cette fois le roman de Hardy, ce que tu en dis me conforte dans mon envie de le lire, mais ne laisse toutefois pas de m'étonner. En effet, si je n'ai pas moi-même lu
le roman, ma compagne l'a fait; elle en avait d'ailleurs elle aussi été très marquée; mais, quand elle m'en avait parlé, c'était pour me dire que, selon elle, il était clair que Hardy se plaçait bel et bien du côté des hommes, qu'il voyait Tess comme effectivement fautive, et essayait de montrer à quel point il s'agit d'un être moralement déchu pour qui la rémission est impossible; enfin, que voir en Tess une victime des mâles qui l'entourent était une lecture, certes intéressante, mais qui plaquait sur le roman le totalement renversement "moderne" des valeurs sur ce point.

N'ayant, encore une fois, pas lu le livre, et ne connaissant rien à la pensée de Hardy en général, je ne peux argumenter plus ni dans un sens ni dans l'autre, et je trouve ça hautement frustrant.

Sémiramis a dit…

Léopold,

C'est étrange ce que tu dis: je n'avais même pas envisagé cette façàn de lire le roman! Peut-être parce que, justement, je l'ai lu APRES Lady Chatterley qui est la description même de ce renversement de valeurs...

Ce qui saute aux yeux en tous cas, c'est le statut de victime sacrifiée dans lequel Hardy place Tess avec des référence explicites au sacrifice d'une victime sacrée (ou alors est-ce la traduction? celle que j'ai est ancienne!)

Enfin, dans tous les cas, je ne suis pas spécialiste de littérature, encore moins de littérature comparée et de Thomas Hardy dont je découvre l'oeuvre et l'existence! Il s'agit avant tout de ce que m'a inspiré la lecture! Mon discours n'a pas de valeur scientifique (heureusement!)

J'ai très envie de voir ce que les films donnent. Je ne peux que t'encourager à lire les livres et à les recenser sur ton sot de l'ange! Merci en tous cas.

Sémiramis a dit…

Ah, et ce que j'ai oublié de préciser aussi c'est que j'ai lu la version de l'Amant et pas de l'Homme des bois!

Je pense que ça a son importance car les différence semblent notoires.

Sémiramis a dit…

Didier, plus désespérant que Tess? Ouh la... (sourire)

Mais évidemment, Hardy est un grand écrivain, ce qui n'est pas le cas de Lawrence. Les premiers chapitres (100 premières pages) sont mortellement ennuyeuses. Et le style...

Je suis fort curieuse de savoir qu'est-ce qui vous a convaincu, et ce qui ne vous a pas convaincu!

Sémiramis a dit…

JB, c'est très intéressant ce que tu dis sur le film, avec cette brutalité qui contraire l'ordre naturel et pousse au crime... Passionnant!

Pour le sexe, tu as raison aussi: en fait, ce sont les réflexions que je me faisais en découvrant cette délicieuse série: Sex and the city!

Bon, allez, good night!

Anonyme a dit…

Elise, l'état dans lequel tu te décrivais un peu avant de publier ce billet (ça bouge, ça bouge, et les articles de "fond" se font rare) ressemble assez au mien. J'ai déjà un certain nombre de lectures dont j'aimerais parler et qui remontent à cet été, sans que j'aie trouvé le temps de rédiger la chose sous une forme définitive. De plus la perspective "concours" m'impose quelques priorités dans mes nouvelles lectures... La vie est dure.

Anonyme a dit…

Après discution avec "ma lectrice" de Tess, voici quelques arguments explicant un peu plus sa vision des choses (dont je ne suis, encore une fois, que le relais en ses lieux faute d'avoir moi-même fréquenté le texte).

En ce qui concerne la traduction ancienne, elle, l'avait lu en anglais; mais ce qui l'avait surtout marqué, c'était l'insistance de l'auteur à placer le discours de la souillure (conforté par l'attitude des personnages masculins et représentant l'autorité) dans la bouche même de l'héroïne. Par exemple, lorsqu'Angel lui révèle qu'il a connu charnellement une autre femme avant le mariage, Tess pense follement que, comme elle lui pardonne cette incartade, lui aussi la pardonnera (...d'avoir été violée!).

Personne ne conteste la souillure de Tess, tout le monde, y compris elle, a l'air de penser que c'est sa faute, et sa vie après ça n'est qu'une longue expiation; c'est effectivement un sacrifice, mais un sacrifice de rachat de sa "faute", et chaque fois qu'elle essaie de dépasser celle-ci, de voir vers le futur, d'aspirer enfin au bonheur, elle tombe systématiquement plus bas (la pauvreté, la prostitution, le meurtre...).

Au final, il est bien sûr tout à fait légitime de voir Tess comme une victime; mais il y a matière à se demander dans quelle mesure le fait que nous soyions dans une culture radicalement différente de celle de Hardy conditionne cette vision...

Sémiramis a dit…

Léopold,

Ah, le concours! Laisse moi deviner: Un balcon en forêt, Rotrou et cie. Bon courage en tous cas. Est-ce que tu prépares à la Sorbonne?

Au sujet de Tess, ce que tu dis est vraiment très intéressant. Je crois que c'est ce qui m'a le plus choquée dans ce livre: Tess se victimise elle-même: plutôt que de surmonter sa faiblesse qui est somme toute bien minime, elle en fait tout un plat et réussit à gâcher toute sa vie et à sombrer vraiment dans la faute!

En fait, ce livre présente un mécanisme peccamineux implacable: plutôt que d'accepter la grâce du pardon, je reste enfermé dans la souffrance dûe à ma faiblesse (la donnée "orgueil" est d'ailleurs très importante dans le personnage de Tess). Finalement, cette petite faute finit par en générer des fautes très graves.

Autrement dit: c'est parce que je me considère comme fautif (cela va au-delà du cadre spirituel et peut se penser dans un cadre strictement psychologique, des relations humaines) que tout le monde me considère comme tel et surtout, que je deviens vraiment fautif.

C'est pour cela que je ne me prononce pas sur le potentiel jugement de l'auteur sur son personnage. Honnêtement, je ne sais pas ce qu'il en pense, et comme je ne connais pas du tout sa vie et son oeuvre je n'avance aucune hypothèse.

Merci de m'avoir permis d'éclairer ce que je n'arrivais pas vraiment à formuler!

Sémiramis a dit…

Oui, en fait, c'est plutôt une mécanique de déterminations sociales qui est décrite.

Bon, je vais dîner. Bonne soirée!

Anonyme a dit…

En effet, rien en théorie n'empêche de penser que Hardy met en scène son personnage avec beaucoup de distance. Faute de mieux connaître l'auteur et le reste de son oeuvre, ce débat s'arrêtera donc là (pour l'instant? :-))

Et pour répondre à l'autre question, non je suis pas sorbonagre, je reste fidèle à mon université d'Aix-en-Provence, ne ralliant la capitale, quand mon emploi du temps et mes finances me le permettent, qu'occasionnellement pour y retrouver ma douce et tendre. Par ailleurs, quand bien même je me serais installé à Paris auprès d'elle, ce qui n'a hélas pas pu se faire cette année, je n'aurais pas forcément choisi la Sorbonne pour y poursuivre mon parcours universitaire... mais ceci est une autre histoire :-)

Sémiramis a dit…

Ah, l'amour et la distance: un bien beau sujet de méditation. Les amoureux rendent grâce au TGV et à la carte 12-25, les opérateurs de téléphone font fortune et le gentil facteur est attendu impatiemment.

Bon dimanche, jeune provençal transi!