27 mai 2006

Attache moi! Chroniques de mes lectures

Ca y est, je suis une vrai littéraire : j’ai enfin lu – et en entier, s’il vous plaît, le Rouge et le Noir !
Après cette cynique et grinçante lecture, ne sachant plus à quel saint me vouer, j’ai avisé un Camus qui traînait depuis cinq ans sur ma bibliothèque. Je dis « sur » parce qu’il n’est pas « dans » : il n’y a pas encore de place. J’hésite fort à en trouver une à un livre avant de l’avoir lu, et mon expérience de lecture de l’étranger ne me laissait pas augurer mieux de celui ci (lu en 40 tristes minutes dans le train, m’a laissée complètement désabusée).
Effectivement, devant mon manque d’enthousiasme après l’ingurgitation des 80 premières pages de la Peste (il y en a quelque chose comme 230, quand même), mon frère Ulrich, connaissant l’influence de la littérature sur mon état général, et l’influence de mon état général sur l’ambiance locale, me tendit avec un air engageant un petit volume au titre malicieux.

Je me suis donc plongée dans Gros-Câlin, de Romain Gary, alias Emile Ajar, dont je n’ai fait qu’une bouchée. Une bouchée qui sera digérée avec soin !
Je vous passe les détails de l’intrigue, amusante et décalée, que je vous laisse découvrir par vous même pour plus de plaisir. Ce qui importe, c’est que ce roman facétieux touche juste, dans toutes ses exagérations et ses caricatures. J’ai rarement lu dans une langue aussi belle et aussi libre une telle réflexion sur la difficulté de s’accepter, le besoin de tendresse et d’amour, en bref sur la capacité d’attachement de l’être humain. Et sur le tête à tête avec soi-même…
« Je fus tiré de mon bain par un coup de téléphone, c’était naturellement une erreur, et à force de répondre toujours « c’est une erreur », je commence souvent à me sentir comme ça, je veux dire, comme une erreur. Je reçois un nombre incroyable d’appels téléphoniques de gens qui ne me connaissent pas et ne me demandent pas, je trouve ces tâtonnements à la recherche de quelqu’un très émouvants, il y a peut-être un subconscient téléphonique où s’élabore quelque chose de tout autre » (p. 161, édition Folio).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour une fois je serai bref : chapeau et merci pour ce partage de lecture.
Tu m'as donné envie de me plonger dans Gary une fois Chrysostome et Capes terminés !

Pax et gaudium.

Anonyme a dit…

Ohh ! Pourtant, c'est bien la peste !

Amicus Tartus, je n'aurai qu'un mot : félicitations et aussi bon courage pour l'oral ( ce qui en fait huit si on ne compte pas la parenthèse mais on en n'est plus à une ou deux approximations près ).