26 septembre 2007

Minute glamour - Fashionista's blouse

Avis aux poulettes égarées sur ce blog, aux hommes curieux de découvrir les mille scintillements de la vanité féminine! Joie, oui joie: la minute blonde est de retour.
La minute Glamour se propose cette semaine de résoudre une question qui tourmente toute jeune femme à la mode, toute fille dans le vent ayant eu l'impudeur d'ouvrir un magazine féminin cet automne, ou même l'idée de se promener dans les rayons des boutiques. Cette question cruciale, qui risque de susciter insomnies et crises conjugales, est la suivante: Faut-il, oui ou non, porter la blouse?


LA BLOUSE! La blouse, ce truc bouffant et soyeux, pas vraiment chemisier - pire encore - cet improbable fripe que vous avez réussi à extorquer à votre grand-mère après moult palabres, arguant du fait que la taille 38, c'était fini pour elle depuis les années 70. D'ailleurs, si on devait la dater au carbone 14, cette blouse, on l'estimerait à peu près à 1976, l'année de la grande sécheresse où les grands-parents ont dû revenir (en catastrophe) du fameux pélerinage à Lourdes pour moissonner des blés déjà tout cuits. Dans le crissement du synthétique fin et volupteux, dans les couleurs criardes de l'étoffe, les motifs vaguement indiens ou totalement psychédéliques, c'est tout un monde disparu qui ressuscite!
Autant dire qu'il en coûte à l'aïeule de céder le symbolique vestige. Après avoir convaincu mamie, par une preuve incomparable - l'essayage, de l'inéluctable justesse de la donation, broyant impitoyablement ses vanités sous le rouleau compresseur de votre jeunesse triomphante; vous emportez donc la blouse, heureuse et fière. Ou bien, vexée par la résistance de l'ancêtre, vous allez chiner chez Emmaüs; et pour deux euros faites un shopping de dingue. Les plus coincées, effrayées par l'excès de vintage, iront faire flamber leur carte bancaire chez Zara et H-M pour des modèles plus au goût du jour. Mais tellement moins amusants!
Il ne reste plus qu'à assortir la chose. A une jupe droite, par exemple, un pantalon à taille haute. Et bien entendu, à un soutien-gorges balconnet. Joie! Eh oui, sur vous mesdemoiselles, sur vos fermes poitrines, vos tailles fines, sur la peau fine de votre cou, la blouse détone. La blouse est sexy, peut-être parce qu'à travers la symbolique vieillote du vêtement votre jeunesse se fait plus conquérante? Habituellement promenée par les chairs usées et fatiguées des mamies, la blouse portée par la jeune femme a le mérite de la surprise, et elle pourrait même - second degré aidant- avoir un petit côté excitant.
Diable oui, la blouse remonte tous ses boutons, jusqu'aux prémisses de votre menton, et vous offre même ce détail des plus affriolants: une LAVALLIERE! Là, on n'est plus dans le vintage, on est dans la jouissance pure. Une lavallière! Rien que le mot suscite l'émerveillement. Et ce petit col foulard que l'on noue chastement a décidément quelque chose de bien érotique.
Evidemment, la blouse effraiera le mâle premier degré, insécurisé par les initiatives féminines, mais elle pourra attirer l'homme un peu raffiné, dandy décadent amateur de vintage. Si par malheur ce genre d'homme ne croise pas votre chemin, vous constaterez probablement une flamme de surprise - voir d'amusement attendri et un peu condescendant envers les fantaisies féminines - dans l'oeil du mâle qui se pique de virilité. Lui donnant ainsi l'avantage, vous le valoriserez! Et par cet habile tour de passe passe, attirerez son attention vers vos avantages indéniables.
En revanche, je déconseillerais la chose à la jeune fille déjà maquée; l'homme maqué ayant généralement peur de ce qui vient troubler l'image fantasmée de sa compagne, il est probable qu'il supporte mal la superposition de l'image bien trop réelle de sa grand-mère à celle de la femme qu'il honore de ses ardeurs. Ne déstabilisons donc pas ces pauvres et fragiles créatures, et réservons la blouse dans la malle aux déguisements, pour les jeux de cow-boys et d'indiens de Maeva et Ethan, nos futurs enfants, et de leurs cousins, Nolan et Keryann.
Mais, pensez-vous, elle cause, elle cause, mais a-t-elle testé? Chères lectrices, ce discours vibrant, cet hymne à la blouse, est fondé sur l'empirisme le plus strict. Oui, je l'ai fait, toute une journée, et même pire: je le referai.

Pour ceux qui voudraient se faire une idée sur un sujet aussi crucial grâce à d'autres avis que le mien propre, qui je l'avoue est un peu fétichiste, je renvoie à l'étude scientifique publiée par la revue d'investigations en féminologie Isa: "Mamies blouses", ce mois-ci: en kiosques.

17 commentaires:

Anonyme a dit…

Brillante, sensuelle et drole !!!

Ma chère Elise, vous avez décidement toutes les qualités!

Saurez vous coacher vos fans masculins pour se saper a la hauteur de nos combagnes atteintes de blousemania? Moi je veux un trench pour l'automne...

Bien a toi
Alex

Anonyme a dit…

J'admire la finesse de votre analyse du mâle contemporain !

Pour la blouse, en définitive, je préfère ce que porte cette jolie dame sur la couverture d'ISA. C'est bizarre, mais je ne croise que très rarement de jeunes filles comme celle-ci...

Bonne journée !
D.

Didier Goux a dit…

Euh... je crois que j'ai vraiment besoin de vacances, moi...

Didier Goux a dit…

But I got the blouse...

Sémiramis a dit…

Alex,

La femme blousée s'assortit très bien d'un dandy trench coaté, avec veston en tweed et cravate en tricot.

A bon entendeur! ;-)

Bises!!

Sémiramis a dit…

Inactuel,

Vous savez, c'est ma lucidité qui fait mon drame. Etre trop fine avec les hommes, c'est problématique ;-)

Quant au veston d'Heidi Klum, effectivement c'est sympa pour une soirée butler décadente, mais je me vois mal toute la journée les seins à l'air dans mon agence. Evidemment, je ferais probablement des ventes exceptionnelles mais bon... je reste sur mon blues de la blouse.

Bonne soirée!

Sémiramis a dit…

Didier,

Je m'en veux de vous blouser ainsi. Est-ce que l'irremplaçable porte une blouse à col lavallière?

Anonyme a dit…

Je n'ai rien compris.

Sémiramis a dit…

Oh la, tu m'inquiètes! Est-ce ma pédanterie ou ta fatigue? ;-)

Anonyme a dit…

chère Elise,
je suppose que la blouse doit t'aller à ravir. je ne peux donc que t'encourager à en (ab)user.
bonne journée :)

Anonyme a dit…

Euh ça doit être le sujet...

Anonyme a dit…

Ah, enfin un article que je peux comprndre dans mon actuel état de décrépitude intellectuel (Eh oui, c'est pas les grandes marées tous les jours, qaund on est coquillage). Là ou je rigole encore plus, c'est quand le gigantesque Gai-Lulu dit ne rien y comprendre...

Sémiramis a dit…

Raph, je te remercie. Ravissement et exaltation: tels sont les effets de la blouse.

Coincoin, c'est normal: la mode, ce n'est pas hégélien, c'est vaniteux.

Halio: tu en penses quoi, toi, du col lavallière?

Anonyme a dit…

J'adoooore....

Sémiramis a dit…

J'en étais sûre! Tu es un homme, un vrai, au diable les mollusques! ;-)

bespoke a dit…

Elise,
Quelle surprise quand ce matin, après une recherche sur internet, j'ouvre la page de ton blog sur le port des lavallières.
Je suis fétichiste du costume-cravate et accessoires et j'aime aussi les femmes qui porte la cravate, les col anglais, les gilets et autres lavallières...
J'aimerais que l'on échange sur le sujet si tu le veux bien, en privé.
Bonne journée.
Antoine

Sémiramis a dit…

Bonjour, merci de ta visite!
C'est vrai que j'aime les lavallières, mais point de fétichisme chez moi. Cet article n'est pas un manifeste, juste un petit billet d'humour...

Bonne journée! Elise