08 janvier 2007

Littérature : l'essentiel ou rien – 1. Marguerite Duras et L'Amant, par Funny Friend


Rideau levé ! Episode 1. Un one-man show, ou plutôt un one woman-show avec Marguerite D. Je me souviens tout à coup que j'ai une grand-tante qui s'appelle Marguerite et je me dis qu'elle pourrait écrire elle aussi, ça l'aiderait peut-être, qui sait... Le moins que l'on puisse dire c'est que si un Didyme en cache souvent un autre, vous voyez ce que veux dire, et bien c'est pas franchement le cas des Marguerite. Life is life !


Celle dont le destin et l'oeuvre nous préoccupent aujourd'hui est née à Gia Dinh près de Saïgon, dans les colonies de Cochinchine, le 4 Avril 1914. Ses parents sont fonctionnaires de l'administration française, l'un est directeur d'école tandis que l'autre est institutrice. Elle a deux frères aînés, Pierre et Paul. Son père meurt subitement en Décembre 1921. Après un bref retour en métropole, la famille Donnadieu repart au Cambodge en 1924 puis s'installe définitivement dans l'actuel Vietnam dans la région de Saïgon en 1928. En 1930, Marguerite intègre une pension et un Lycée à Saïgon. Elle obtient son baccalauréat de philosophie en 1933. Elle part alors suivre des études supérieures en France.


A Paris elle s'inscrit à la fac et fait la connaissance de Robert Antelme. Elle décroche un diplôme de sciences d'études politiques qui lui permet de devenir secrétaire au Ministère des Colonies en juin 1938. A la déclaration de la guerre, Marguerite et Robert se marient, le 23 Septembre 1939. Le couple s'installe dans un appartement rue Saint-Benoît dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. En 1940, Marguerite démissionne de son poste au ministère. Elle retrouve un emploi au Comité d'organisation du livre. L'appartement du couple devient alors un « salon » où l'on parle littérature et politique. En 1943, Marguerite, Robert et Dionys Mascolo (son amant rencontré au COL) rejoignent le réseau de résistance dirigé par François Miterrand, alias Morland (et oui Tonton est toujours là où on ne l'attend pas...). Le 1er Juin 1944, le réseau tombe dans un guet-apens. Marguerite doit la vie à Mitterand tandis que Robert est déporté. En 1947, Marguerite divorce et part vivre avec Dionys. Ils ont un fils ensemble, Jean. En 1950, Marguerite est révélée par un roman d'inspiration autobiographique Un barrage contre le Pacifique qui frôle le Prix Goncourt. Ses oeuvres ultérieures ne cesseront d'être nourries de cet univers asiatique où les personnages se débattront pour échapper à la solitude. Certains de ces personnages parcourent toute l'oeuvre : Anne-Marie Stretter, le vice-consul, l'amant chinois,etc.


Marguerite quitte Dionys en 1956 et vit désormais avec le journaliste Gérard Jarlot. Déçue par les adaptations cinématographiques de ses premiers romans, elle se lance dans le 7ème art avec Détruire, dit-elle. Dès lors en parallèle à sa carrière littéraire existera une carrière cinématographique , citons entre autres, Indian song, Nathalie Granger, La Femme du Gange ou encore L'Homme atlantique. Outre une grande instabilité sentimentale (Jarlot la quitte en 61), le problème de Margot c'est le jaja. Ce problème rejaillit au début des années quatre-vingt lorsque Marguerite manque de mourir. Elle tente de se soigner soutenue par un jeune admirateur qui deviendra le dernier homme de sa vie, Yann Lemée, qu'elle renomme Yann Andrea. En 1984, elle publie L'Amant et cette fois recoit le Prix Goncourt. En Juillet de la même année elle prend position contre Christine Villemin dans la tristement célèbre affaire Grégory déclarant dans Libération : « Sublime, forcément sublime Christine V. ». En 1989 on lance le projet d'une adaptation au cinéma de L'Amant réalisé par Jean-Jacques Annaud mais se sentant dépossédée de son histoire puisque leur collaboration a été infructueuse, Margot se précipite pour la réécrire et publie L'Amant de la Chine du Nord juste avant la sortie du film d'Annaud en 1992. Diminuée par la fuite du temps, elle continue de publier jusqu'à son ultime ouvrage : C'est tout publié en 1995. Je citerai encore parmi ses oeuvres Le ravissement de Lol V. Stein ou Le marin de Gibraltar, l'une parce que je suis en train de la lire afin de parfaire ma culture durassienne, l'autre parce qu'elle fait figure de chef d'oeuvre pour l'apprenti philosophe qui me fait la joie d'héberger sur son blog mes modestes et futiles écrits.


Marguerite meurt le 3 Mars 1996 dans son appartement de la rue Saint-Benoît à presque 82 printemps. Elle est inhumée le 7 Mars au cimetière du Montparnasse (on doit juste cette précision au fait que le 7 Mars c'est mon anniversaire !! ).


L'article du dernier numéro du « Mag Lit »[1] prétexte à cette série de post est inévitablement consacré à L'Amant. J'avais lu ce bouquin durant mes années lycée et j'avais été subjugué, non pas tant par l'histoire en elle-même que par le style. Une écriture rapide, saccadée totalement faite pour être lue à voix haute. Je l'ai relu pour l'occasion et j'ai eu la même impression. Et j'ai été heureux de constaté que mon jugement rejoignait celui de personnalités nettement plus qualifiées. François Nourrissier écrit par exemple en quatrième de couverture d'une des réédition de l'oeuvre : « Il faut lire les plus beaux morceaux de L'Amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain. Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois, capable de saisir toute les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images ». Duras elle-même confiait : « C'est complètement écrit à la va-vite, L'Amant. C'est un désordre total, même dans mon cas. Une récréation énorme ces trois mois qu'a duré l'écriture. ». Le mieux reste la preuve par le texte :


« Très vite dans ma vie il a été trop tard. A dix-huit ans il était déjà trop tard. Entre dix-huit ans et vingt-cinq ans mon visage est parti dans une direction imprévue. A dix-huit ans j'ai vieilli. Je ne sais pas si c'est tout le monde, je n'ai jamais demandé. Il me semble qu'on m'a parlé de cette poussée du temps qui vous frappe quelques fois alors qu'on traverse les âges les plus jeunes, les plus célébrés de la vie. Ce vieillissement a été brutal. Je l'ai vu gagné mes traits un à un, changer le rapport qu'il y avait entre eux, faire les yeux plus grands, le regard plus triste, la bouche plus définitive, marquer le front de cassures profondes. Au contraire d'en être effrayée j'ai vu s'opérer ce vieillissement de mon visage avec l'intérêt que j'aurais pris par exemple au déroulement d'une lecture. Je savais aussi que je ne trompais pas, qu'un jour il se ralentirait et qu'il prendrait son cours normal. Les gens qui m'avaient connue à dix-sept ans lors de mon voyage en France ont été impressionnés quand ils m'ont revue, deux ans après, à dix-neuf ans. Ce visage-là, nouveau, je l'ai gardé. Il a été mon visage. Il a vieilli encore bien sûr mais relativement moins qu'il aurait dû. J'ai un visage lacéré de rides sèches et profondes, à la peau cassée. Il ne s'est pas affaissé comme certains visages à traits fins, il a gardé les mêmes contours mais sa matière est détruite. J'ai un visage détruit.
Que je vous dise encore, j'ai quinze ans et demi.
C'est le passage d'un bac sur le Mékong.
L'image dure pendant toute la traversée du fleuve.
J'ai quinze ans et demi, il n'y a pas de saisons dans ce pays-là nous sommes dans une saison unique, chaude, monotone, nous sommes dans la longue zone chaude de la terre, pas de printemps, pas de renouveau. »



On reste touché par le rythme, la puissance de suggestion, les images. Voici comment Marguerite D. définissait son écriture : « Le style aurait pu être rédhibitoire : je change de temps sans prévenir, je mets sans cesse le sujet à la fin des phrases. Je pose le sujet au début de la phrase comme étant l'objet de celle-ci et ensuite je dis son devenir, son état. ». Je crois que si j'ai été touché aussi par Duras c'est parce qu'en la lisant, parfois on a l'impression de l'écouter parler ; elle ou n'importe qui d'autre d'ailleurs. Impression nostalgie auprès d'un feu de cheminée. On est en prise avec un style hybride, littéraire mais proche à la fois du langage parlé. Marguerite confie : « Le style parlé des gens est parfois très littéraire. Je me souviens d'une vieille concierge qui parlait comme j'écris. On parlait souvent ensemble. Elle nous avait toujours connus, j'étais un peu comme sa fille. Un jour elle me dit : « Je veux acheter un lit. » Je lui demande : « Pourquoi un lit ? » Elle me répond : « Pour moi, mon fils, dormir, quand il vient à Paris. » C'est du Duras ».


Rapidité du style, urgence à écrire. A la question « C'est quoi « du Duras »? », elle répond : « C'est laisser le mot venir quand il vient, l'attraper comme il vient, à sa place de départ, ou ailleurs quand il passe. Et vite, vite écrire, qu'on oublie pas comment c'est arrivé vers soi. J'ai appelé ça « littérature d'urgence ». Je continue à avancer, je ne trahis pas l'ordre naturel de la phrase. C'est peut-être ça le plus difficile, de se laisser faire. Laisser souffler le vent du livre. »


Pour finir ce que j'aime chez Duras c'est l'écriture autobiographique, réelle ou non. L'écriture du « je ». Quelque chose comme une écriture incarnée. Elle donne tout et ça se sent. « Vous savez, L'Amant, ça a tout emporté. La Pluie d'été ça a été un peu ça aussi. [...] Parfois, je ne comprends pas ce que j'ai fait. Un livre, ça peut se poursuivre la vie entière. Ça m'est difficile de me dire que le livre est fini. Quand on finit un livre c'est toujours un abandon. Les dernières pages de La Pluie d'été je les ai écrites en deux jours, parce que je ne pouvais pas arriver à quitter ces gens. Je les ai écrites en pleurant. » Ce que Margot nous dit de l'acte de création du livre est aussi valable parfois de l'acte de lecture, compris ainsi comme acte de recréation. On pourrait garder ce jugement comme critère d'appréciation de la qualité d'un livre...

Voilà c'est sur ces mots de Duras qu'Aliette Armel achevait son papier. Moi aussi je dois vous quitter tandis que Margot quitte la scène sous les applaudissements. Sublime, forcément sublime Marguerite D.


A très bientôt pour un autre bon moment avec Jorge Luis. Vous verrez un type génial aussi. Ciao tutti.



[ NB : Vous voyez bien que tout ce que j'ai écrit est purement subjectif, relève quasivement de l'onanisme intellectuel. Mais ceux qui connaissent bien Funny Friend savent qu'il ne prétend à rien de plus qu'à être un télétubbie de la pensée et à se faire plaisir. Même s'il s'intéresse à Chrysostome et que depuis quatre ans il arpente les couloirs de la Faculté des Tanneurs, il attend désespérément de devenir « Chrysographos ». J'invite donc les fidèles lecteurs de ce blog, et je sais qu'ils sont nombreux, à venir compléter ce post par de vrais arguments littéraires, scientifiques, solides, à venir me contredire, pour échanger un point de vue, lancer le débat, etc. Mille baisers.]

[1] Je renvois au numéro de Décembre 2006 du Magazine Littéraire et à l'article consacré à Duras (pp. 72-73) simple reprise d'une interview parue dans le numéro 278 de Juin 1990. Sauf indication contraire les citations de Duras que je fais à partir d'ici sont tirées de cet article.

18 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Agathe,

Merci encore pour ton hospitalité.
Le choix de la photo est probant : y'a comme un petit côté funny dans celle-ci... J'adore !
A très bientôt pour d'autres aventures bloggesques ou non !!

Anonyme a dit…

Merci FF pour ces impressions de jeunesse confirmées par l'intelligence de la maturité ; je te l'avouerai, Duras n'est pas ma cup of tea, mais mitterrand si, alors je suis ravi d'apprendre qu'il lui sauva la vie (a-t-il bien fait, c'est une aure histoire...). La description du style de Duras me semble très pertinente, et c'est précisément cette écriture neutre que je n'apprécie pas outre mesure. Cette oralité blasée transposée en façon d'écrire manque, disons, de grandeur universelle : elle s'englue dans un langage de l'âme subjective, on croirait entendre une malade sur le divan de sa psychanalyste, ce qui en soi est tout à fait légitime mais je ne suis pas certain que ça puisse créer un style vraiment génial. Je conclurai sur l'inimitable Desproges :
"Marguerite Duras ? Vous savez ? L'apologiste sénile des infanticides ruraux ! Mais elle n'a pas écrit que des conneries, .....elle en a filmé aussi."

Pierre Desproges

Sémiramis a dit…

De rien FF, de rien... Ton article est très sympa, décidément je me félicite de t'offrir des occasions d'écrire!

Je reparlerai de Duras sur ce blog: elle me rappelle ma jeunesse! Aujourd'hui je ne la lis plus guère, j'en suis un peu lassée à vrai dire. Cette touffeur sensuelle... Ca me gave. Finalement, la plupart de ses écrits racontent la même histoire, avec ce désagréable thème de la sensualité incontrôlable qui vient faire éclater un carcan (libéral?) bourgeois... (à suivre)

Anonyme a dit…

Merci à vous deux pour ces impressions non moins pertinentes !
Je suis heureux de constater que ma "parole" trouve crédit aux yeux de deux références en matière de pensée ! Je me réjouit aussi de cet échange de points de vue opposés se faisant dans la plus grande sérénité et qui pousse ma réflexion sur la littérature durassienne.
En vous lisant, "entendre une malade sur le divan de sa psychanalyste" ou alors "ce désagréable thème de la sensualité incontrôlable", je sais pourquoi Margot me fascine encore... Ne vous inquiétez pas, un jour ça me passera !!

A bientôt.
FF.

Anonyme a dit…

Petite question à notre Gai Lulu national : ne peut-on rejoindre l'universel par l'individuel ??
J'aimerai juste un point de vue philosophque pour continuer à me former à votre école...

Anonyme a dit…

Cher Gai Lulu

Un mitterrandiste qui cite Desproges pour taper sur Duras ne peut pas être tout à fait mauvais.

Reçois ici mes salutations les plus déférentes.

Anonyme a dit…

Rejoindre l'universel par l'individuel ? Hum. C'est un vaste débat, qui agite Rousseau, Kant, Hegel, FF. Tout dépend ce que tu entends par individuel ; Rousseau a présupposé par exemple que l'individu ne rejoignait la volonté générale (universel ?) qu'en se niant. Attitude pénible.
Hegel, plus malin, ne pose pas l'individu au début mais comme résultat ; autrement dit, avant que l'universel ne vienne médiatiser, on n'a pas d'individu, on n'a qu'une particularité. L'individuation chez Hegel est le travail de l'universel sur le particulier. Chez Duras, on en reste à la particularité, me semble-t-il. Il n'y a pas d'universel (car chez elle l'amour n'est pas pensé comme l'universel) qui vienne travailler ses petits tourments, son petit dépucelage indolore. Il n'y a qu'un moi particulier qui raconte sa vie, un moi qui n'appelle à rien d'autre, qui ne prétend à rien, sinon à l'auto-suffisance de ses lassitudes.

Anonyme a dit…

Tatianus, je reste ton dévoué et ton plus humble serviteur.

Anonyme a dit…

Ah, ce vieux Pierre Desproges...
Je me souviens aussi que Marguerite Duras était, au début de la carrière télévisée de Karl Zéro (donc en plein Mitterand) un vrai "reunningue gag": je ris encore rien qu'à l'évocation de cette silouette emmitouflée de noir avec de grosses lunettes, une perruque blanche et une voix de fausset, arpentant la lande désolée...
une sorte de "Tonton" au féminin...

"Après "L'Ours" de Jean-Jaques Anneau,
Après "L'Amant" de Jean-Jacques Annaud, voici...
"L'Amant Ours" de Jean-Jacques Annaud!"

Je vous laisse imaginer la teneur de la scène qui suivait.

Anonyme a dit…

Merci pour cet article FF ! Il vient compléter une émission sur France Culture (ou Inter ?) que j'avais écouté dernièrement. Je dois te l'avouer : je n'ai jamais lu Marguerite Duras (mais ça viendra !). En revanche j'ai bien lu un livre qui s'appelait "L'Amant" mais c'est celui de Mirelle Sorgue, que je te conseille chaudement.

Anonyme a dit…

Merci GL pour ces indications.
Je me sens assez proche de la position d'Hegel. Je ne doute pas que cette info t'exaltera !
Quant à Duras, tu as probablement, raison. L'idée qui dépasse Duras c'est de ce dire, comment la différence de l'autre, ce qui lui est propre, sonnunique expérience, peut rejoindre ma propre individuité....

A+.
FF.

Sémiramis a dit…

Hum mon com a disparu, mais tu reprends ce dont nous avons discuté hier soir FF: ce thème de la rencontre manquée chez Duras, du désir de l'autre qui ne s'assouvit jamais car la rencontre est impossible. La tension sexuelle et sensuelle de ses écrits vient de cette recherche de l'autre dont on a tant besoin, qui échoue en général lamentablement (sauf dans le marin de gibraltar, où elle prend un autre chemin).

C'est, malgré le côté un peu complaisant et répétitif, intéressant.

Anonyme a dit…

Individuité ? Tu ne manques de bravitude cher FF !

Anonyme a dit…

Je pourrais te dire que c'est une faute de frappe et qu'on aurait du lire "individualité" mais osant, me commplaisant ds ma bravitude, je persiste, "individuité"...

Anonyme a dit…

Je suis heureux, cher Camille, que ce post t'ait plût ! Tu n'as pas lu Duras, personne ici ne t'en voudras : tu auras compris que le génie littéraire de cette demoiselle est peu défendable et qu'en fait je ne m'y suis intéressé que parce que, à son insu, Margot entretient chez moi la "funnytude" !!
De mon côté, moi, je ne connais pas Mireille Sorgue... Vu ton enthousiasme, je crois que je ne serai pas déçu !! Je t'en dirai des nouvelles ss doute !

Peace and Love,
FF.

Anonyme a dit…

"individuité"... Si un jour j'écris un bouquin sur ce thème, je te créditerai dans une note en bas de page, de l'invention du mot. Je suis bon et généreux.

Anonyme a dit…

Etre cité un jour par toi cher Gai Lulu... Mais tout ça est au-delà de tous mes espoirs !!

Anonyme a dit…

Voilà un article très instructif sur la vie de Marguerite Duras. Les remarques d'ordre littéraire m'ont également frappée par leur justesse : penser à l'oralité de son style m'a justement rappelé ma première expérience durassienne, "Moderato Cantabile".

Je pense que le style "Duras" est véritablement un grand style. "Gav[ant]", certes, mais très riche ; et même quand ce n'est pas notre "cup of tea" (c'est mon cas), on ne peut s'empêcher d'être soufflé par cette "touffeur sensuelle" qu'évoque si bien Elise.

J'ajoute que j'ai moi-même écrit un article sur Le Ravissement de Lol V. Stein sur le "Salon de Mme Verdurin" (c'est ici : http://verdurin.canalblog.com/archives/2005/10/08/876747.html