18 novembre 2006

De vero gaudio, par Funny Friend

Biens chers Frères, bien chères Soeurs,


A l'invitation de notre amie Agathe et en ma qualité d'apprenti prêcheur voici que je vous propose une petite méditation sur la joie véritable. Elle fut rédigée un soir d'exaltation mystique, vous voudrez donc bien en excuser le ton parfois « psychédélique » ou son manque de cohérence. Je baserai mon propos sur ce verset de l'évangile de Jean : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15, 11) et plus largement sur l'ensemble de la parabole de la vraie vigne (Jn 15, 1-17).



Pour commencer pourquoi avoir choisi de vous parler de la joie véritable ? La joie, un des plus beaux sentiments que l'on puisse ressentir, pourrait-elle être mauvaise ou artificielle ? Pour répondre à ces questions préliminaires il suffit de nous plonger dans notre quotidien. Il existe une joie artificielle et c'est la plus fréquente. C'est elle qui régit nos rapport sociaux. C'est elle qui peut nous faire sourire ou nous faire dire « Je vais bien » alors que tout va mal dans ma vie. C'est elle aussi qui nous rassure et nous entretien dans un certain paraître, dans le « theatrum mundi ». Je chante, je saute comme un cabri, je ris, je danse, je croque la vie à pleine dent mais au fond de moi qu'en est-il ? Parce que vous vous rendez bien compte que toute cette joie n'en est pas, parce que vous avez tous en tête l'exemple concret d'un de vos proches qui se leurre dans ce pseudo-bonheur; voilà pourquoi il nous faut parler de la joie véritable.

La joie véritable, mes amis, est don de Dieu. Elle participe de la Grâce. En effet elle ne peut être reçue qu'après un véritable travail sur soi, après une conversion. Il faut se laisser émonder par la Parole de Dieu. L'amour, la joie dont nous pouvons faire preuve n'est que la transmission de la joie ressentie au plus intime de nous-même au contact de la Miséricorde. Je suis la vigne, vous êtes les sarments : celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là portera du fruit en abondance car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Nous sommes faits de briques et de broques, totalement limités. C'est la conscience aiguë de tout cela qui nous rend tristes. Mais par la grâce du baptême et par sa victoire sur la mort, Dieu nous révèle la merveille que nous sommes. C'est ce basculement vers la prise de conscience de notre dignité qui nous rend véritablement heureux. Cette joie est alors tellement puissante qu'elle déborde.

Débordements de joie. Le lieu principal de l'expression de la joie parfaite se situe dans la rencontre avec mon prochain. "Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n'a de plus grand amour que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu'il aime. Je ne vous appelle plus serviteurs, [...] je vous appelle amis." Finalement ce n'est que la répétition de ce que j'ai vécu intérieurement. Le Christ est venu à ma rencontre, je dois désormais aller à la rencontre de ceux qui m'entourent.
C'est ce vivre ensemble, tous liés par l'Amour, qui fait que l'appel au bonheur, à la joie parfaite lancé par le christianisme n'est pas un hédonisme.
Ce n'est pas la joie coûte que coûte et vaille que vaille. Parce que la vie n'est pas un long fleuve tranquille cette joie véritable doit pouvoir se transformer en paix du coeur quand tout va mal, quand je suis complètement abdg. Si Dieu paraît éloigné, alors ce sont mes proches qui deviendront un soutien. Selon le dessein même de Dieu l'autre devient donc un reflet de Sa présence. Confiant en l'Amour, en la Miséricorde de Dieu véritablement et intensément ressentie, j'essaie de prendre patience : à la nuit succédera le jour !! Tout passe mais Dieu demeure.
Dans la mesure où il faut être à la hauteur du point de vue rhétorique, permettez-moi, avant de conclure, une petite digression.
Le soir même où je rédigeais cette modeste contribution au blog d'Agathe j'ai eu une longue conversation avec un jeune catholique tradi qui chercha (en vain, bien sûr !...) à me convaincre qu'il n'était pas possible de célébrer des messes festives puisque, je cite, « la commémoration du sacrifice sanglant du Christ doit être emprunt d'une profonde gravité ». Certes ! Mais cette affirmation semblera totalement incomplète aux catholiques éclairés qui surfent sur nos pages. Le mystère de la Passion du Christ célébré durant l'Eucharistie est indissolublement uni à celui de la Résurrection. Tristesse et gravité dans ce qui fait le tragique de la vie mais le tout transfiguré par la Miséricorde, le tout relevé par l'Amour Infini. Alors n'ayons pas peur. Chantons, dansons, crions notre joie d'être sauvés par le Christ dans nos célébrations eucharistiques. « Dieu est une fête aujourd'hui, la fête de la Vie, Alléluia !! » [euh, pas trop quand même, funny friend, note d'Agathe!!!].

On peut donc conclure en disant que sur le chemin qui conduit à la joie parfaite chacun se situe à un niveau différent. De toute évidence d'ailleurs, il nous faut humblement reconnaître que la joie parfaite ne pourra se vivre intégralement qu'au Ciel dans l'union parfaite avec le Dieu-Trine et par Lui avec tous nos frères hommes. En prévision de ce que sera la Communion des Saints j'en appelle à votre responsabilité de chrétiens : recherchez toujours en vous-même la joie véritable et soutenez-vous les uns les autres, admonestez-vous les uns les autres pour avancer sur le chemin de la Conversion et sur celui de la transmission de la Joie des Enfants de Dieu.


PAIX ET JOIE !!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Que signifie être "abdg" ?

Sémiramis a dit…

A AU
B BORD
D DU
G GOUFFRE!!!!!

Anonyme a dit…

ah d'accord.
Merci.

Anonyme a dit…

Voilà un post qui se passe de tout commentaire mais dans mon exaltation je tenais à en faire un quand même. Funny friend si tu m'écoutes: Dieu est grand! et merci!et pour ma petite Agathe tu es vraiemnt formidable de nous permettre de lire de tel message de joie!!!!
signé:princesse du truffeland
PS Je suis vraiment enchantée d'avoir pu contribuer à l'enrichissement du vocabulaire de gai luron

Sémiramis a dit…

Chère princesse du truffeland,

Tes sujets reconnaissants de ta royale visite s'inclinent et se prosternent devant ta truffe attitude. Quelle hâte d'être reçue demain en vos royaux appartements, pour une nouvelle série d'aventures truffettes!!!

Définitivement, JOIE, JOIE, JOIE!

Anonyme a dit…

Chère princesse Orsini,

Votre dévoué Funny Friend est ravi de l'exaltation qu'a manifestement provoquée chez vous la lecture de ce modeste article. De plus les louanges que vous lui adressées ne sont pas sans le rassuré quant à ces capacités à "dire" des choses...

Encore merci et que Dieu vous bénisse !

FF.

Anonyme a dit…

Cher Funny Friend,
Tu es un as du bonheur et de ce fait, selon mon mémoire de recherche,tu vivras vieux! Merci pour cet instant de joie qui pourrait bien, si j'ai bien entendu tes paroles, se propager!
Dans la joie la plus complète
Marion

Anonyme a dit…

Chère Marion,

Merci ! Ton emballement face à ce modeste post a nourri toute mon après-midi. Je suis très heureux, moi qui m'inquiétais, de savoir que je suis susceptible de vivre vieux !!

Ciao.