A C.C. qui œuvre pour mon œuvre.
Après de nombreuses et obscures réflexions, après maintes tergiversations, après avoir erré dans d'obscures directions, je suis toujours aussi indécis quant au sujet de mon premier article sur notre merveilleux journal de l’homme sans qualités… C’est même pire que de l’indécision, c’est un manque total d’idées, un néant de pensées, un vide intellectuel que j'ai peine à combler. Bien sûr je me suis lancé dans quelques réflexions plus ou moins « philosophico-spiritualo-intello-[caser ici un mot savant ou deux]elles » mais rien de satisfaisant, du moins, rien qui ne m’ait satisfait moi.
Ainsi, à défaut de pensée, nous allons nous rabattre sur du vécu ; il faut bien faire avec ce qu’on a !
Eh oui, les étudiants en médecine peuvent aussi avoir une vie sociale ! J’insiste sur le fait qu’il ne tient qu’à eu d’en avoir une, la pression des études n’excuse pas tout. En effet, je trouve important dans une démarche d’entrée dans la vie adulte, car c’est bien de cela qu’il sied d’entreprendre à cet âge si crucial de la vie, d’avoir une vie justement. Il ne faut pas prendre pour la Vie les études. Il semble en effet que certains se retranchent derrière ce simulacre d’existence afin de repousser l’échéance de la transition pourtant inéluctable et ô combien nécessaire. Evidemment c’est la peur des responsabilités qui pousse nos apprentis hommes et femmes à agir de la sorte. Il est néanmoins plaisant de voir que cette stratégie d’évitement n’est pas spécifique à notre doux âge et se généralise à toute les générations dans maintes situations, à des degrés différents certes mais généralisée quand même.
De sorte que, la plupart de nos congénères (et nous avec) n’avons pas de grandes velléités à rentrer en conflit avec les autres. Nous préférons garder une certaine réserve afin de nous préserver des problèmes. Nous développons de fait et depuis notre plus tendre enfance, plus précisément depuis nos premiers rapports avec autrui, une sorte d’instinct de survie intellectuel qui, par réflexe nous permet d’éviter les ennuis. Comme dirais Caïus Bonus, « à vaincre sans péril, on triomphe quand même et on évite les ennuis » !
J’aimerais revenir sur la notion de réflexe exprimée ci-dessus. En effet, je n’allais pas, même si ce blog est résolument littéraire ne pas faire état de ma condition scientifique et ainsi j’en viens à faire un parallèle entre le réflexe physiologique et notre réflexe que je qualifie ici, peut-être à tort, d’intellectuel. Prenons l’exemple d’un arc réflexe nociceptif simple que nous avons tous connu : une lumière trop intense vient nous aveugler. Voici comment se déroule l’action : notre œil, par l’intermédiaire de ses bâtonnets capte l’information, la transmet au cerveau par l’intermédiaire du nerf optique, notre système nerveux intègre cette information et transmet l’ordre aux muscles commandant nos paupières de les baisser. Notre œil est sauvé ! Eh bien pour notre réflexe de survie intellectuel, le schéma est sensiblement le même si les effecteurs changent. Exemple : marchant dans la rue, plongé dans vos pensées, un homme vous bouscule d’une . Enervé, vous vous retournez plein de votre haine ordinaire, prêt à remettre à sa place ce paltoquet à la place qui est la sienne, c'est-à-dire dans les cordes, le sang a d’ailleurs déjà afflué en masse dans vos tempes et vous sentez la colère vous envahir quand soudain… vos yeux captent n’information « individu de grande taille, ressemblant plus à une armoire normande qu’à un homme et affublé d’une allure de bull-dog des plus sympathique» ==> /!\ WARNING /!\ ==> réflexe de survie !! on s’écrase et on évite le contact avec le cuistre qui aurais pu être pour nous des conséquences les plus désastreuses. Cela n’est en rien de la lâcheté, c’est juste se dire « notre vie était déjà assez compliquée avant ce heurt, pourquoi la rendre encore plus indigeste ? ».
Du reste, le post-adolescent qui nous préoccupe, car pour conclure, il est intéressant de revenir sur lui, applique sensiblement le même raisonnement. Il se promène paisiblement dans son adolescence et quand la vie adulte commence à venir le bousculer, activation du réflexe de survie, il refuse l’affrontement et s’en tire à bon compte en se réfugiant derrière un quelconque prétexte (les études en sont l’un des plus usités et des plus pratiques car même les autorités parentales si tant est qu’elle soit peu clairvoyantes se laissent attendrir par le bambin enclin au travail). Méfiance donc jeune étudiant/e, s’il est bien une priorité qu’il ne faut pas oublier en chemin, c’est de grandir !