26 novembre 2007

Ah les cathos, ces barbares!

A lire absolument, et rire sans se retenir, sur la Boîte à images! Un exposé tordant et instructif qui viendra vous divertir, et vous instruire, pendant ces longues et désespérantes soirées de novembre... et vous ne regarderez plus jamais les crucifix pareil!
Merci à Ter!

25 novembre 2007

Fête du Christ Roi - fin de l'année liturgique


Le Christ, roi de l'univers: c'est sur cette fête méconnue que l'Eglise catholique clôt l'année liturgique. Il est vrai que les catholiques eux-mêmes sont mal à l'aise avec tout ce qui concerne la parousie et la fin des temps... Et pourtant, cette fin d'année est là: elle redonne son sens à l'histoire humaine telle que la liturgie la représente symboliquement, elle rend manifeste l'espérance de la fin des temps qui anime le coeur de l'Eglise.
Dès la semaine prochaine, nous entrerons dans le temps de l'avent, temps de l'attente de l'apparition de la lumière née de la lumière à Noël.
"Frères, rendez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d'avoir part, dans la lumière, à l'héritage du peuple saint. Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, il nous a fait entrer dans le royaume de son fils bien aimé" Colossiens, 1, 12
Une occasion de constater combien le calendrier catholique inscrit le temps humain dans le projet de Dieu, d'une attente messianique à une autre, entre espérance d'un roi juif et avènement d'un roi cosmique qui règnera sur l'univers réconcilié.
"Car Dieu a voulu que, dans le Christ, toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix" Colossiens, 1, 20
Une occasion aussi de se rappeller que la royauté du Christ nous est donnée en partage lors de notre baptême, qui nous consacre prêtre, prophète, et roi. Mais quel est le sens de cette royauté au coeur de nos vies, sinon celui d'une force surgie de nulle part, d'une autorité inattendue, à l'image de celles du roi David, l'enfant chéri de Dieu, reconnu par tous comme l'oint du Seigneur?

22 novembre 2007

Pour consoler Michel Onfray...

... et parce qu'on n'en est plus à un paradoxe près, pour illustrer les brillantes formules de notre athéologue fétiche que nous offrait JB
"les montages entrepreneriaux de patrons voyous qui incarnent la persistance de la tradition négrière [...] les tenants du libéralisme s’évertuent à le rendre caduc jour après jour en démontant ce qui reste de 1789 et autres moments de l’histoire de la gauche" (Libération ce jour)
je vous propose un hommage à un grand patron de gauche, Jean-Cyril Spinetta.

J'étais assez curieuse de découvrir, cet après-midi, le personnage lors de la présentation semestrielle des résultats d'Air France KLM... Je n'ai pas été déçue.
Grand espace bleu (roi) central, éclairages rouges et blancs de chaque côté, grande table en forme d'autel du même bleu triomphant, exactitude pointilleuse et orchestration précise: la messe était belle, la liturgie parfaite. Sur le côté s'active une équipe technique, dans une boîte en verre deux traducteurs s'appliquent. Tout est parfait; et au centre, Jean-Cyril Spinetta, ne l'est pas moins.
Difficile de passer à côté d'un tel homme. Un physique qui laisse à penser qu'on lui avait téléphoné pour le dernier James Bond (mais il était déjà pris). Il aurait pourtant fait l'affaire... Une intelligence coupante comme une épée, une parole nette et claire, un charisme à faire exploser son veston (bleu évidemment): on sent tout de suite qui est le chef et que ce la place n'est pas usurpée. Sobre et convaincu.
Voila donc ce que c'est, un grand patron de gauche. Je me demande finalement si le signe caractéristique qui le distingue du grand patron de droite n'est pas l'absence de boutons de manchettes?

19 novembre 2007

Jubilate omnis (en lisant les Echos)

Emballer et déballer, tel est le destin d'une fille qui déménage. Mais quand il s'avère que la providence l'a équipée d'un cerveau, il arrive que parfois même une activité aussi fruste puisse apporter quelque matière au au flux continuel de sa pensée.
Emballant et déballant donc, je tombe pas plus tard qu'hier sur une page des Echos dont le titre me tape à l'oeil : "La science et le retour du religieux, grand angle avec le philosophe Jacques Bouveresse" (numéro du 2 et 3 novembre). Emoustillée par la chose, je sauve le professeur du collège de France de l'humilliation, renonçant à l'idée de réduire ce grand angle si prometteur au statut d'un cale saladier, et me délecte d'une passionnante lecture. A vrai dire, je ne connaissais le bonhomme que de nom, et de réputation musilienne (ce qui était déjà à soi-seul révélateur); et en lisant cet entretien, j'ai eu un grand moment de jubliation.
Le chapeau annonce la couleur avec grandiloquence :
"A l'heure où l'on assiste à un retour en force des religions, où le rationalisme est malmené par les pseudos-sciences et les croyances de toutes sortes, où il est de bon ton de professer un scepticisme de principe face au discours scientifique, le philosophe Jacques Bouveresse livre un plaidoyer en faveur de la vérité et de la raison"
On croit rêver et pourtant c'est vrai: un éminent intellectuel nous dirait que la vérité n'est pas un mensonge ni une fiction? Fichtre, on ne dénoncerait point de complot dissimulateur? Pire encore, on ne fustigerait point l'autoritarisme de la raison? En voilà un qui n'a pas peur d'être inactuel.
D'ailleurs, il fait pan sur le bec des vilains épistémologues qu'on était obligés d'étudier quand on était de dociles étudiants, ceux qui disent que rien n'est vrai, ceux qui nous ont convaincus pendant une seconde que toute assertion, si elle n'est pas un mensonge politique des méchants pour écraser les gentils, est plus ou moins un délire mystificateur. Toutes les assertions et surtout la science.
Mais le plus jouissif, c'est qu'il en met aussi plein la poire de Michel Onfray. Et ça, c'est presque orgasmique tellement c'est subtilement et délicatement fait (j'en frissonne encore).
"Si le rationalisme est aujourd'hui presque complètement désarmé, c'est parce qu'il est supposé, contre toute vraisemblance, occuper une position dominante qui lui permettrait de se comporter de façon autoritaire et tyrannique"
Et pan sur le bec. Après, on tape sur tout et le reste (le Da Vinci Code par exemple, au hasard), et surtout sur la crédulité humaine, et le manque de bon sens général :
"Il n'est pourtant pas difficile de constater que le pouvoir et l'influence sur les esprits ne sont pas à l'heure actuelle du côté de la raison et de la science, mais plutôt du côté des pseudos-sciences, des religions et des mythologies"
Et on en rajoute une couche sur la théorie du complot rationaliste (et sur le dos de Michel Onfray, soupir de contentement...)
"La puissance de l'irrationalisme repose en grande partie sur le fait qu'il a réussi, largement avec la complicité d'une bonne partie du monde intellectuel, à se présenter dans le rôle de la victime. Face au rationalisme, décrit comme un adversaire beaucoup plus puissant qui rêve de l'anéantir, il se présente pour ainsi dire en état de légitime défense. Cette façon de voir est assez sidérante, parce qu'il suffit de considérer d'un peu plus près les affaires humaines pour se rendre compte que ce que l'on a appellé la "lumière de la raison" n'y brille que de façon tout à fait ponctuelle et exceptionnelle. Mais les irrationalistes les plus radicaux sont tout à fait capables de soutenir à la fois qu'elle ne joue aucun rôle réel et que son rôle est beaucoup trop important, voire démesuré"
Le discours de Bouveresse est moins polémique mais tout aussi passionnant lorsqu'il évoque les liens et les conflits entre science, religion et recherche de la vérité. Surtout parce qu'il revendique la réalité de "vérités objectives"... On est soulagé de trouver tant de bon sens dans de si hautes sphères. Je ne suis pas d'accord avec lui, en revanche, lorsqu'il affirme
"[la vérité de la religion n'est pas identique à celle de la science] car il s'agit d'une vérité révélée, donnée d'emblée. Dans [la science] il s'agit d'un horizon ultime vers lequel on chemine par approximations successives. La notion de progrès est cruciale pour la vérité scientifique. En science, la vérité ultime, pour autant que l'on puisse parler de ce genre de chose et espérer y parvenir un jour, ne peut être atteinte, dans le meilleur des cas, qu'à la fin. Pour un esprit scientifique authentique, l'idée d'une vérité absolue et définitive n'a pas de sens réel et c'est précisément, souvent, parce que la science n'est pas en mesure de nous fournir ce genre de vérité qu'on s'en détourne pour chercher refuge dans la religion" [nous soulignons]

Il ne me semble pas que vérité scientique et vérité religieuse soient si éloignées que celà! Même si un croyant sait avoir reçu et détenir, en quelque sorte, LA vérité absolue du monde, elle se présente à lui avant tout comme un mystère dans lequel il ne peut que "cheminer par approximations successives", et "espérer parvenir un jour, [...] dans le meilleur des cas, à la fin", à la "vérité ultime" dans la vision de Celui qui est la source de tout.
La notion de progrès est donc tout aussi cruciale dans la vie du croyant qui recherche la vérité que dans celle du scientifique! En revanche, elle ne l'est pas dans celle de celui qui se crispe sur la foi comme sur un refuge rassurant où les réponses toutes faites empêchent l'éclosion des questions. La foi fonctionne comme un constant questionnement sur une vérité qui nous est donnée mais qui, ontologiquement, nous dépasse: la vérité ne peut représenter, pour le vrai croyant, qu'un "horizon ultime": celui de la vision béatifique, moment où la foi ne sera plus nécessaire puisque "nous serons rendus semblables à Lui en le voyant tel qu'Il est"...

Jacques Bouveresse a récemment publié
Peut-on ne pas croire? Sur la vérité, la croyance et la foi, aux éditions Agone.

15 novembre 2007

Home sweet home

Et voilà! Quelques emballages et cartons plus tard...


...me voila installée dans une nouvelle vie.




Des changements: Jeanne d'arc ne règne plus sur ma salle de bain, mais voisine l'Homme sans qualités.


Tout ça, évidemment, grâce à mon staff de wonderboys déménageurs, conducteurs de camions Super U, transporteurs de chaises dans le tramway, et cireurs de meubles...

Et les 20 ans de mon frère, que j'ai dignement honorés avec ça:

13 novembre 2007

...s'étirait, immense et sans fin...



"L'aube approchait. Le brouillard flottait au-dessus de la Volga et il semblait qu'il avait englouti toute vie.
Soudain le soleil apparut, comme une explosion d'espoir. Le ciel se refléta dans l'eau et l'eau sombre respira et le soleil sembla crier dans les vagues du fleuve. La rive était blanche de givre et les arbres roux ressortaient gaiement sur ce fond blanc. Le vent forçit, le brouillard disparut, le monde avait la trasparence aiguë du cristal, et il n'y avait de chaleur ni dans le soleil éclatant, ni dans le bleu du ciel, ni dans le bleu de l'eau.
La terre s'étirait, immense et sans fin. Et, immense et éternel comme la terre, il y avait le malheur"
Vie et destin, Vassili Grossman, Chap. 25 (p. 129 édition pocket)

01 novembre 2007

Fête de La Toussaint



"Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur"
De la première lettre de st Jean 1, 2-3