01 septembre 2008

Je dors, mais mon coeur veille


Ce blog va probablement rester en sommeil quelques temps, voire, qui sait...

10 août 2008

Impossible serment


Samedi 5 juillet 1958
Assez de répit. Au travail. Aux actes. Je reprends le chemin de moi-même. Je jure de me reconquérir au plus vite. Retrouver cet état de grâce où la vie et le roman se confondent! S'obéir naturellement. Vivre.

Quel monde merveilleux que le nôtre, où l'on peut trouver en livre de poche le Journal de Jean-René Huguenin, le lire, somptueuse soirée, en écoutant Satie en boucle, vivre, vivre, vivre!

05 août 2008

Orges et chaumes fraternelles



La moisson est désormais terminée, mais je ne résiste pas au plaisir - traditionnel - de vous faire profiter de cette atmosphère si particulière grâce à quelques photos (prises 19 juillet dernier).







Après une petite promenade en tracteur nous voici à la ferme où il s'agit de déterminer si, oui ou non, il reste assez d'espace disponible dans la cellule pour stocker l'orge qui vient d'être récoltée. Admirez la précision de la manoeuvre arrière tractologique...



Pas assez de place à la ferme: nous partons donc livrer le contenu de la benne au négociant CERAPRO, dans le village voisin. Au passage, une station d'irrigation!

CERAPRO appartient au groupe Soufflet, groupe familial de meunerie (blé de boulangerie) et de malterie (orge pour la brasserie). Le groupe détient 25 % des Grands Moulins de Strasbourg, emploie 3 600 salariés et réalise en 2007 un chiffre d'affaire de 2 800 Md €, à 51 % à l'export et à l'étranger.
Il faut aller peser la cargaison, d'abord à plein, puis à vide. A ce moment, on prélève un échantillon du contenu. D'abord, il faut que notre prédécesseur nous laisse la place...


Le rythme est soutenu: pendant que Marc opère, notre successeur est sur la balance et l'échantillon est en cours de prélèvement. Il livrera directement... sur le tas! Pas trop de place pour stocker.

Avant de partir, on récupère le bulletin de livraison qui récapitule les informations sur la quantité et la qualité du grain.



Temps superbe au retour. Les récoltes d'orge sont très bonnes cette année!
Pour Marc.

25 juillet 2008

Trêve estivale

Vacances, j'oublie tout!


Au milieu de l'été parisien, je profite du calme et de la beauté de mon village ancestral pour boucler (espérons) mes Simone Weilleries.




Je vous informe que mon téléphone portable sera déconnecté et que j'ai l'intention de passer, après mes journées avec Simone, mes nuits avec Marcel (Proust). Je vous laisse quelques petites pistes de lectures et de réflexion estivales...
Déjà relayée par Didier, l'intéressante interview de Renaud Camus dans le Point.
Investissez 20 € dans le DVD de L'île, sorti en français. Pavel Lounguine tourne en ce moment une super production tyranniquement russe... sur Ivan le Terrible! ça va saigner...
Une excellente chronique de Julliard dans l'Obs de la semaine dernière.
Série d'été intéressante dans le Monde des Livres, de beaux articles sur des livres mythiques, dont Tristes Tropiques.
Histoire de pimenter sa vie de couple, une liste amusante et intéressante dans... le Pèlerin magazine! Encore mieux que les Cosmo tests...

Je suis de retour le 4 août, avec la suite de la série estivale parisienne, et peut-être deux ou trois choses intelligentes - mais rien n'est gagné!

16 juillet 2008

Tag-time

Cet infâme coquin de Didier Goux m'ayant taguée, je me trouve acculée : je dois encore vous raconter ma vie.
1) Quel(s) souvenir(s) avez-vous de votre apprentissage de la lecture ?
Yves et Natacha au square.
2) Vos lectures préférées lorsque vous étiez enfant ?


Mickey fait son marché. Le dîner de Ted.

Petit Ours Brun dans Popi, puis Lucas Ramel et Mimi Cracra dans Pomme d'Api (je lui avais même écrit, et elle m'avait répondu!). Tintin. Lucky Luke. Un livre rassemblant des mythes de la Grèce antique.

Un carton entier de bibliothèques vertes et roses dans le grenier de ma grand-mère: Club des 5, Alice, soeurs Parker. Agatha Christie. Le Nouvel Obs, longtemps feuilleté et dépecé par mes soins (on voit le résultat...)

3) Aimez-vous la lecture à haute voix ?

C'est un exercice et un plaisir qui n'ont rien à voir avec la lecture, que l'on soit lecteur ou auditeur! Et un luxe rare (sous un acacia, à Bagatelle, par exemple?)
4) Votre conte préféré ?

La Légende de saint Julien l'hospitalier
, de Flaubert.
5) La meilleure adaptation d'un roman ou d'une pièce de théâtre ?

N'étant pas spécialiste de cinéma, je suis bien embarassée de désigner la meilleure. Si je dois en donner une qui m'a marquée, c'est celle de l'Illiade dans le récent péplum hollywoodien Troie. Je n'en attendais pas tant de bonheur (à ma décharge je lai vu lorsque je travaillais sur l'Illiade et le poème de la force de Simone Weil...)

6) Apprenez-vous par coeur certains poèmes, répliques de théâtre, passages de roman ?
Je n'apprends pas mais retiens les textes que je lis le plus souvent et qui me trottent dans la tête toute la journée. Ceci dit, cela marche par période: après, je les oublie plus ou moins.
7) Avez-vous des livres ou des magazines dans vos toilettes ?


C'est un principe hygiénique chez moi: la littérature féminine aux chiottes. Donc, des piles de Glamour et Cosmopolitan.
Eventuellement Challenges ou le Nouvel Obs, mais plutôt dans le train que sur le trône.

8) Avez-vous plusieurs lectures en chantier ? Combien ? Lesquelles ?
Rémi Brague: Du Dieu des Chrétiens. En vacances, je vais emmener la Recherche. Et j'ai terminé Gracq, Le balcon en forêt dans lequel je butine encore avec l'espoir de réussir à écrire quelque chose d'intelligent à son propos. Un truc catho débile mais édifiant (je ne le cite pas, franchement pas la peine). Viens de terminer aussi Dans un lieu incertain de Fred Vargas.
9) Le poète que vous ne cesserez jamais de relire / de vous réciter ?

Char, les Feuillets d'Hypnos, grand moment de la fin de mon adolescence, et le reste.
10) Le livre que vous avez lu le plus rapidement ? Le plus lentement ?


Très vite : L'étranger de Camus, qui m'a profondément dépitée. Très lentement : L'Homme sans qualités. Par bonheur de ne pas le terminer. D'ailleurs, même quand on l'a fini, il n'est même pas terminé.

11) Préférez-vous les éditions de poche aux originales ? Pourquoi ?

J'aime que la forme du livre soit adaptée à son contenu. Tout dépend donc de la race et du caractère de ce dernier. de toutes façons, Quand on est vraiment snob, on ne lit que des trucs introuvables dans des éditions confidentielles ou archi-épuisées, en tout cas horriblement chères, donc on n'a pas le choix.
12) Le(s) livre(s) que vous ne rangez jamais dans votre bibliothèque et qui traîne(nt) toujours ?

Minute, comment osez-vous supposer que des livres traînent chez moi?
13) Quel est votre rapport physique à la lecture ? Debout ? Assis ? Couché ?
Rapport physique direct émotionnellement parlant. Pour la posture, il faut qu'elle convienne, c'est tout.

14) Vos lectures sont-elles commentées crayon en main ?
Dans le livre, alors, quand je lis dans un but opérationnel et laborieux. Il se transforme en outil. Sinon, non.

15) Offrez-vous des livres ?

Beaucoup trop. En plus, les gens ne les lisent même pas. Bande d'ingrats.

16) La plus belle dédicace, que ce soit de l'auteur ou de la personne qui vous l'offrit ?

J'en ai plusieurs en tête, mais cela n'a pas grand sens sur un espace public.

17) Quel est votre rapport sensuel au livre ? (Odeur, texture, etc.)
On se calme: un livre c'est fait pour lire.

18) Quels sont les auteurs dont vous avez lu les oeuvres intégrales ?
Le seul dont je puisse affirmer catégoriquement quelque chose d'aussi présomptueux, c'est Hergé. Je n'en suis pas loin avec Simone Weil, mais il y a forcément des pages qui échappent à ce verdict.

19) Un livre qui vous a particulièrement fait rire ?
Deux: Sin noticias de Gurb, de Mendoza, mais je ne l'ai pas relu depuis des années et je ne sais pas s'il me ferait toujours un effet aussi radical. Alors j'ajoute L'Education sentimentale.
20) Un livre qui vous a particulièrement ému ?


Vie et destin de Vassili Grossman. Un second: Moby Dick de Melville.


Allez, un troisième: Tess d'Hurberville de Hardy.
21) Le Livre qui vous a terrifié ?


Tess d'Hurberville, une nouvelle fois!
22) Le livre qui vous a fait pleurer ?


On se répète: Vie et destin. Dans un genre moins littéraire, les Lettres de Jourdain de Saxe à Diane d'Andalo. Et ça marche à tout les coups!

23) L'avertissement / l'introduction qui vous a le plus marqué ?
Je ne sais pas si ça compte comme avertissement, mais j'ai envie de citer la dédicace d'Eugène Onéguine: "Au monde froid inapte à plaire..."
24) Le titre le plus marquant, original, décalé, astucieux ?


Der mahn onne eigenchaften
.

25) Décrivez votre bibliothèque.
Aussi belle, intelligente, snob, incongrue, débordante et en chantier que sa propriétaire.

26) Les livres dont vous vous êtes finalement débarrassé ?

Si je m'en suis débarrassée, c'est que ce n'était pas la peine d'y revenir - et que ce n'est toujours pas la peine.

27) L'endroit le plus insolite où vous lisez ?
Je ne suis pas très téméraire en la matière.

28) Il ne vous reste que trois jours à vivre : que souhaitez-vous lire ou relire ?

Les lettres enflammées que mon amant m'aurait envoyées - peut-être un jour? Sinon, la dernière lettre de Jourdain à Diane: "c'est peu de choses, ce que nous nous écrivons l'un à l'autre..."
29) Votre livre d'art préféré ?

Henri Gaudier-Brezka par Ezra Pound (on est snob, ou on ne l'est pas).

30) La bibliothèque idéale ?
Celle que je parcours mentalement sans cesse.
31) L'incipit qui vous a le plus marquée ?


Le coup de foudre de Bouvard et Pécuchet. Je ne me lasse pas de me figurer la scène et les figures émues des comparses.

32 ) La clausule qui vous a le plus marqué ?
Celle de Mrs Dalloway, la lumineuse évidence du sentiment amoureux.

Et puisque c'est à moi de taguer, je vais enquiquiner ma petite bande, advienne que pourra: Camille, Inactuel, Jean-Baptiste - même si j'ai déjà quelques idées à son propos. Je l'adresse aussi à Chloé mais elle ne me lit pas.
Et à Gilles (tu as cru y échapper?)

15 juillet 2008

Les étoiles du Hyatt


Je continue ma luxueuse série d'été avec un de mes hôtels favoris, le Hyatt Vendôme. Ouvert en 2002, il compte 178 chambres - dont 35 suites... sur 14 500 m², entre rue de la Paix et rue des Capucines. Un hôtel chic au sens propre du terme, où le luxe est discret et sobrement chatoyant, et le personnel peu envahissant. L'ambiance y est tout sauf clinquante; à plus proprement parler, rayonnante. Les réunions SFAF au sous-sol, niveau du spa, sont bercées par l'odeur de l'eucalyptus qui émane de ses portes - le tout dans une douce lumière... Oui, ça s'appelle du travail!
Au bar, on boit des cocktails exceptionnels (j'ai testé un Frozen framboises fraîches, cognac, jus de citron et sirop de pistache). Mais gare à ne pas arriver trop tard: les places sont non seulement chères mais aussi rares!


Si le temps le permet, on peut aussi profiter du patio.


Mais le top, c'est la cinquième étoile du Hyatt: celle de son chef Jean-François Rouquette, qui officie aux pianos du restaurant Pur Grill. Un restaurant super tendance, dont la cuisine est fièrement ouverte aux yeux des convives, qui a obtenu en mars dernier une étoile au Michelin.


C'était évidemment la première fois que je dînais sous les auspices de Bibendum, dans un restaurant où on me donne une carte sans prix dessus. Wahou!
Première épreuve, choisir un cocktail. Tentés par les smoothies "Healthy", malheureusement servis jusqu'à 20h, nous nous rabattons sagement sur un ice tea framboise violette et un Virgin mojito - sans alcool. Il fallait bien garder la tête froide pour se débattre avec la carte. Boutons de culottes, mourron, agneau, homard - plus de homard, sans quoi nous aurions fait des folies. La solution de facilité semble de pencher vers le menu dégustation, accompagné d'un verre de Mercurey rouge préconisé par le sommelier.
Commence alors une valse de plats incroyables, beaux, bons, très bons, et très beaux, délicieux, entrecoupés de mises en bouches raffinées et ponctués de surprises gustatives. Apothéose au moment du dessert avec une avalanche de plats de toutes les couleurs, chocolat, abricot - amandes, fraises - panacotta - gaufrettes roses, macarons acidulés - cerises, nous sommes dépassés par les évènements et par notre gourmandise!

N'ayez pas peur, je n'oublie pas mes origines: j'ai bien noté que la splendide porcelaine Jaune de Chrome du restaurant arrive tout droit de... Tivernon!

09 juillet 2008

Snobing Hall


Ne le dites surtout pas aux paparazzis!



Demain soir je serai dans cette cour parfaitement the-place-to-be pour un cocktail décadent. Paris, forever!



Cela pourrait être le début d'une série d'été, comme en commettent tous les journaux sérieux, sur les palaces parisiens. Ou bien sur le Paris bling bling. Un été de luxe, si vous n'avez pas de vacances: qu'importe, les vacances viennent à vous. Et surtout, charité bien ordonné commençant par moi-même, à MOI.
En fait de 4 étoiles, celui-ci est comme il se doit en plein triangle d'or. Ancien hôtel particulier du général américain Pershing, le beau bâtiment aux détails architecturaux savoureux (regardez bien la façade, depuis le trottoir d'en face) a été relooké par la designer star Andrée Putman.
Rideaux de perles, lumières très très très tamisées, mur végétal somptueux qui conduit le regard vers le ciel parisien coincé entre les parois du patio. So concept!
On s'y montre, on y mange chic, on y festoie loungement, on y brunche le lendemain, accessoirement, on y va aux réunions SFAF.


C'est le Pershing Hall, 49 rue Pierre Charron dans le 8ème.