Ségolène et moi

spécialement dédié à Alexis!

Je cite, à peu de choses près, Mme Royal: "construire une nouvelle république, ce sera un combat éprouvant, mais EXALTANT!"

Ségolène et moi, c'est une grande histoire d'amour.

Ca a commencé dès ma petite enfance, au moment ou la jeune mère courage aux dents longues prenait d'assaut des marchés des Deux Sèvres - lieu mythique de mes vacances familiales. Petit être impressionnable, j'étais fascinée par le fait qu'une femme puisse faire de la politique et élever une famille, être intelligente, attentive, serrer la main à autant de grand-mères avec un sourire doux et distribuer des pin's aux petits enfants. Ségolène, c'était un peu un mythe, celui de la femme complexante qui réussit tout.

Ah, le mythe de la superwoman, dont la maison brille comme le crâne de M. Propre, dont les enfants sont polis et ne mettent pas les doigts dans le nez! Elle travaille toute la journée, et le soir, cuisine 5 fruits et légumes frais pour sa petite smala, repasse les chemises de son mari, et bien entendu, n'oublie pas de pratiquer une activité sportive parce que, voyez vous, il ne faut pas se laisser aller. Toujours au top dans sa carrière, elle traque le bourrelet, garde la cuisse ferme et maîtrise le brushing. Elle est parfaite. Elle est un fantôme qui persécute bien des femmes. Dont moi. Mais je ne me laisse pas faire comme ça.

Il y a un moment où j'ai compris que je ne serai jamais une femme parfaite. Mais c'est toujour dur à avaler. Par exemple, je sais que je n'aurai jamais une peau douce et lisse, et de longues jambes fines, parce que j'ai un patrimoine génétique, merde. Je ne cuisinerai sûrement pas 5 fruits et légumes par jour à mes enfants, parce que c'est long, d'éplucher des légumes. Et je suis incapable, mais alors incapable, de me résoudre à passer 10 minutes le matin à arranger ma souple crinière qui, jusque là, a toujours su se prendre en charge. Alors, Ségolène, qu'elle ne la ramène pas, elle ne m'impressionne plus, et de toutes façons, j'ai compris que ce qui était le plus impressionnant chez une femme, c'était la capacité de poser un choix au détriment de l'autre. Son choix propre, et de l'assumer.

Alors, entre Ségolène et moi, c'est devenu une compétition féroce. Peut-être que je devrais me présenter contre elle. En plus, elle me pique mes expressions! Elle a tout compris. C'est moi, la meilleure!