08 février 2006

"S'il y a un sens du réel, il doit y avoir aussi un sens du possible"

"Pour une manière d'introduction" :

"Quand on veut enfoncer les portes ouvertes avec succès, il ne faut pas oublier qu'elles ont un solide chambranle".

Lorsque l'on décide d'enfoncer une porte ouverte - au hasard, de se lancer dans l'aventure improbable, et bien dans l'air du temps, de l'écriture d'un blog, à quel chambranle -solide- risquons nous de nous heurter?

Il y certes bien longtemps que nous avons quitté le merveilleux monde de l'adolescence, ses moments exaltés passés avec son journal intime, la lecture de Starclub, 20 ans et Mobshop, les réglements de compte entre copines dans les toilettes du lycée, les temps bénis où Skyrock était notre fond sonore et culturel, où les absences des profs nous réjouissaient, etc. etc. je m'arrête ici car cela doit vous rappeller des souvenirs, sûrement un peu douloureux. Loin de nous ces temps d'angoisse et de désespoir ou le mépris de soi s'accompagne d'un égoïsme nécessaire.

Alors, pourquoi une telle démarche, dans laquelle on peut déceller le signe du temps de l'exhibitionnisme, le désir non avoué de se mettre à nu et de se livrer au premier venu?
La curiosité peut-être?
L'aspect romanesque de l'aventure, placée sous l'égide d'Ulrich et son caractère mystérieux?
La complicité fraternelle Pellerinesque que vous connaissez tous!
André Gide, Simone Weil, Jésus Christ bien sûr...
Pourquoi pas un peu d'intelligence et de culture dans ce monde de brutes?
Et puis, il y a des gens très bien qui bloggent! Au hasard, Jean-Baptiste, l'évêque de Nice ou le provincial dominicain de la province de France. Que du beau linge, quoi.

Je ne vous cache pas que de ma part, il y a un pari à la base de ce petit coup de folie:
l'Esprit Saint peut enfoncer les portes ouvertes...

Enfin, que dire du sens du réel et du sens du possible? "le possible ne comprend pas seulement les rêves des neurasthéniques, mais aussi les desseins encore en sommeil de Dieu"

L'exercice existentiel, par excellence, n'est-il pas dans le discernement constant de ce qui, dans la réalité de notre existence, relève de la réalisation de l'un ou l'autre de ces possibles ?
La relecture de vie pourrait peut-être être désignée, avec le soutien inatendu de Musil, par cette interrogation:
Est-ce que la réalité que je mets en marche aujourd'hui est du domaine de la neurasthénie, ou réveil de ce qui sommeille en Dieu?

Question sur laquelle je vous laisse méditer.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello, Agathe et Ulrich! très heureuse de vous retrouver, en version virtuelle... Dès que Monsieur Camille m'a annoncé la grande nouvelle, je me suis ruée ici.

Et je découvre... vaou! encore un blogue philosophique. Ça va me muscler les neurones, tiens ;D

Anonyme a dit…

Chers Agathe et cher Ulrich,
Quel plaisir de vous retrouver sur un blog littéraire, avec du sens, etc !
J'aurai plaisir quand Mr Jean et Mr Capes me laisseront du temps à vous lire et à apporter ma pierre à cet édifice de poursuite de l'oeuvre musilienne.
Enfin j'espère que vous saurez vous liguer avec moi contre le blog réactionner dont la décence m'empêche de prononcer le nom...
Sur ce, Pax Christi.

Anonyme a dit…

Chère Agathe,

Je découvre enfin ce qu'est un blog, même si cela me parait un peu mystérieux. peut être que dans cet échange de blogs inter-étudiants va se développer une connaissance philosphico-scientifico-etco et faire bouillir les imaginations fertiles diverses et variées qui se sont exprimées à diverses reprises lors des moments très terre à terre des déjeuners mectais.