29 juillet 2006

Plaisir et bonheur, amour et affection ou; de l'intérêt de philosopher

Il y a des jours ou je me félicite sincèrement d'avoir fait le choix incongru d'étudier la philosophie. Outre le plaisir un peu pervers de parvenir quasi infailliblement à démontrer la justesse de mes opinions, grâce à des raisonnements plus ou moins bien emballés, j'avoue me laisser aller au petit bonheur de l'épate, genre: la réflexion révélatrice qui laisse votre interlocuteur baba. Cher Alexis, vous êtes si bon public que je reconnais en abuser un peu avec vous. D'où un retour sur cette petite formule qui fit mouche, au cours d'un nouveau débat autour de cette fameuse notion de prochain : "toute affection n'est pas de l'amour".
Distinguons bien les mots. Coupons les cheveux en quatre. Si le Christ nous invite à aimer notre prochain, ce n'est certes pas sur le mode affectif, mais sur le mode de la charité. Cette charité qui se vit, selon la belle pensée de S. Weil, sur le mode impersonnel de la miséricorde de Dieu qui fait tomber la pluie et briller le soleil sur les bons et les mauvais, les justes et les injustes. D'où, différents degrés de "prochains": celui qui est proche affectivement de moi, celui qui ne l'est pas... D'où également une transfiguration de la dimension corporelle de l'amour, comme le faisait justement remarquer Jean-Sébastien. On ne renonce pas à un plaisir lorsque l'on choisit d'ordonner sa sexualité selon une règle de chasteté: au contraire, on donne au plaisir sa vraie dimension, celle d'une communion exclusive entre deux êtres donnés l'un à l'autre.
Quelques précisions, sur ce je vous souhaite une bonne nuit et félicite les différents protagonistes de ce blog pour ma qualité des échanges.

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