10 avril 2006

Du mimétisme en matière de saturday night fever?

Mes considérations de samedi soir sur la foule et la vox populi ont trouvé une singulière issue au cours de la nuit qui a suivi. Ce mimétisme à l'oeuvre dans la vie sociale ne cesse en effet d'apparaître de façon plus ou moins éclatante: si les manifestations en sont un exemple privilégié, une petite sortie en boîte de nuit constitue une expérience intéressante pour une lectrice de Simone Weil et de René Girard. J'ajouterai humblement que la lectrice en question ne s'excepte nullement de ce phénomène mimétique. Je m'explique!
Tout a commencé effectivement au moment stratégique du choix de la tenue de soirée. Au bout de moult hésitations, essayages en tous genres, recherche désespérée du vêtement adapté au pantalon etc etc, Christelle s'est rabattue sur l'option cache coeur noir... Option que j'ai suivie car d'un point de vue esthétique et pratique elle était résolument la meilleure. En plein mimétisme amical, nous avons pu voir et constater de façon plaisante que cette situation était normale, et n'avons pas cessé d'observer combien les gens qui sortent en boîte ensemble suivent un comportement mimétique! Et c'est très, très drôle. Quelques exemples:
- Quatre copines en jean avec top noir, dont deux ont exactement la même coupe de cheveux et la même décoloration blonde (et le même air très maquillé et pas très raffiné)
- Deux potes qui avaient dû se rencontrer dans une salle de muscu, exhibant avec le même air bêtement satisfait leurs pectoraux artificiels sous un tee-shirt plus que moulant
- Trois femmes de l'âge de nos mères dissimulant mal sous des top fashion une poitrine légèrement avachie (je suis charitable)
- Quatre grosses copines... etc, etc
D'ailleurs, vendredi, Chloé et moi avions mis toutes deux une robe noire en vue de sortir là encore. Encore un fait amusant. Apparement, qui se ressemble s'assemble, et qui s'assemble ne manque pas de se ressembler encore plus! Ce n'est peut-être pas une fatalité en matière d'amitié mais cela semble assez universel.
Je ne sais trop que tirer de ces considérations un peu inutiles peut-être, mais qui ne manquent pas de souligner combien nous sommes tous soumis à ce mimétisme qui semble constituer une règle de notre vie sociale. Cet état de fait n'est aucunement déplorable puisque nous sommes construits ainsi! Soyons pourtant vigilants quant à notre tendance mimétique, pourvu qu'elle ne verse pas dans le panurgisme...

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