15 avril 2006

Mystère du samedi saint, mystère de la foi

En ce jour où l'Eglise entière est en suspens, en attente dans la confiance, j'ai la joie infinie de vous offrir en partage, et plus spécifiquement peut-être à ceux qui me sont chers et qui ne partagent pas ma foi, quelque chose du mystère profond qui est en train de se déployer dans l'univers entier : le mystère de la résurrection...
Hier, nous avons lors du chemin de croix médité ce texte donné par le "Magnificat" pour la XIIème station - celle de la mort de Jésus sur la croix:
Serviteur inutile, les yeux clos désormais,
Le fils de l'homme a terminé son oeuvre.
La lumière apparue rejoint l'invisible,
La nuit s'étend sur le corps, Jésus meurt.
J'ai été bouleversée par cette image de la lumière qui rejoint l'invisible. Jésus est bien la lumière, "vrai Dieu né du vrai Dieu, lumière né de la lumière", qui s'est manifestée aux yeux des hommes. Le mystère pascal est précisément là, dans l'entrée de la lumière du Christ au coeur des ténèbres de l'humanité, au coeur des ténèbres insondables des enfers, et la victoire finale de cette lumière. Cependant, après la passion de Jésus, cette lumière manifestée dans la chair, manifestée dans la condition humaine, rejoint l'invisible: elle rejoint l'invisible de notre FOI!
La réalité du salut, le mystère de l'amour de Dieu n'est plus manifesté dans notre monde de façon visible, de façon directe: il nous faut entrer dans l'ordre de la foi. C'est la foi qui rend les réalités invisbles concrètes à nos yeux, présentes à notre coeur, déterminantes pour la conduite de notre chair. La réalité de ce basculement, depuis l'ordre du réalisme de la manifestation de Dieu dans l'incarnation, jusuq'à l'ordre de la foi totale qui est celle de la croyance et de l'expérance en la résurrection, est soulignée par la liturgie. C'est Alexandre Guérin qui a attiré mon attention sur ce point, en nous rappellant combien le triduum pascal était le lieu de ce basculement, depuis le réalisme liturgique du lavement des pieds et de la passion jusqu'à l'entrée dans une liturgie marquée par la mystère et présupposant la foi. Le Christ nous a laissé, a laissé à l'Eglise les sacrements qui sont ce qu'ils disent, mais qui reposent sur la foi.
T
oute notre vie liturgique s'appuie sur cette foi et ce mystère de la foi. Nourrissons-nous particulièrement en ces jours de la beauté de la liturgie, qui n'est autre que la manifestation terrestre, dans l'ordre de la foi, de la splendeur éternelle du Verbe, de la vraie lumière qui se manifeste à nous dans son corps, l'Eglise!
Dans l'attente de la vigile pascale et de la "Gaudium magna" de l'Alleluia, que la Vierge Sainte, fidèle aux pieds de la croix, vous garde par son intercession maternelle.

1 commentaire:

Sémiramis a dit…

Tiens, en allant jeter un coup d'oeil sur le blog du provincial, je me suis rendu compte qu'il avait été inspiré sur le même thème que moi: une autre approche de ce samedi saint, allez y jeter un coup d'oeil!